Au cœur des combats en Ukraine : un reportage sur la ligne de front à Pokrovsk et les mineurs du Donbass
Par : Amani H.
Alors que l’Ukraine entre dans sa quatrième année de guerre depuis l’invasion russe, les combats font rage avec une intensité jamais vue sur la ligne de front dans l’est du pays. Les militaires ukrainiens, épuisés, continuent de se battre pour défendre leur territoire, tandis que les civils, de plus en plus nombreux à souffrir des conséquences de ce conflit sans fin, tentent de survivre dans des conditions de vie de plus en plus difficiles.
Un reportage plonge les téléspectateurs directement dans le feu de l’action, aux côtés d’une unité d’artillerie et dans un poste de commandement opérationnel de l’armée ukrainienne.
Dans le feu de l’action sur la ligne de front de Pokrovsk
Les reportages sur le terrain permettent d’accéder à des lieux habituellement difficiles d’accès. Au sein d’un « point de stabilisation », centre d’urgence médicale pour les soldats blessés, un témoignage poignant est livré par Sasha, un jeune homme de 22 ans, qui fait face à l’horreur quotidienne de la guerre. Malgré la violence des affrontements, il tient bon, un témoignage émouvant de la résilience des soldats ukrainiens.
À quelques kilomètres de là, la ville de Pokrovsk est dévastée par les bombardements incessants des forces russes. Mais malgré la destruction et les dangers, certains habitants restent sur place, refusant d’évacuer. Maksym, un officier de coopération civilo-militaire de l’armée ukrainienne, guide le reporter à travers les ruines de la ville. Il décrit l’attitude des retraités et des partisans de ce qu’ils appellent la « paix russe », qui croient en une reconstruction par la Russie. Mais selon Maksym, la réalité est tout autre : « Ils ne laissent rien derrière eux que des ruines. »
Le Donbass, cœur énergétique de l’Ukraine
Le reportage poursuit son chemin dans la zone industrielle du Donbass occidental, où se trouvent les mines de charbon cruciales pour l’approvisionnement énergétique de l’Ukraine. La guerre a déplacé une grande partie de la population, et c’est maintenant une partie importante de la main-d’œuvre souterraine qui assure la défense de cette ressource vitale.
Dans la plus ancienne mine de la région, le reporter rencontre des soldats souterrains, dont de plus en plus de femmes, qui travaillent pour maintenir la ligne de front énergétique de l’Ukraine. Ces femmes, souvent issues des régions récemment occupées ou des villes détruites par les bombardements, ont été contraintes de prendre la place des hommes mobilisés ou tombés sur le champ de bataille. Certaines d’entre elles, comme Oksana, étaient interdites de travailler dans les mines en raison d’une loi soviétique qui interdisait l’emploi des femmes dans ces environnements.
Les femmes au front dans les mines de charbon
Oksana, une des travailleuses souterraines, a vu sa vie brisée par le bombardement de sa ville natale, Bahmut, où elle a perdu son fils aîné et son père. Après avoir été déplacée par la guerre, elle a trouvé un emploi dans la mine, ce qui lui permet de subvenir à ses besoins tout en contribuant à l’effort de guerre. Elle considère son travail comme un acte de résistance, mais aussi comme un moyen de se reconstruire.
Ancienne chorégraphe, Oksana donne des cours de danse aux adolescents après ses longues journées dans la mine. Son histoire illustre non seulement la souffrance des civils ukrainiens, mais aussi leur incroyable résilience et leur volonté de surmonter les épreuves. « Ce qui m’anime, c’est mon amour pour les enfants, qui sont notre continuité, et pour l’art. Et aussi ma foi en notre victoire », conclut-elle, pleine d’espoir : « J’espère que j’aurai assez de force pour la voir arriver. Notre paix. »
Ce reportage, qui plonge au cœur de l’une des régions les plus touchées par la guerre en Ukraine, témoigne de la force de caractère des Ukrainiens, qu’ils soient soldats ou civils, dans cette lutte qui semble ne jamais finir.
