Inauguration de la Station de Dessalement de Cap Blanc : Avancées et Perspectives pour l’Algérie
Par : Amani H.
Lors de la présentation marquant l’inauguration de la station de dessalement de Cap Blanc, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a détaillé les résultats significatifs du projet, ainsi que des informations sur les quatre autres stations en cours de mise en service, prévues pour février 2025. Ce projet, qui se place au cœur de l’ambition de l’Algérie de renforcer son autonomie en matière de dessalement et de production d’eau potable, s’inscrit dans un cadre plus large visant à réduire la dépendance aux importations et à promouvoir les compétences locales.
Rachid Hachichi a ainsi souligné que la construction des cinq usines de dessalement a été entièrement réalisée par des compétences algériennes, avec un taux d’intégration de produits nationaux atteignant 30%. Cette réalisation constitue un progrès majeur pour le pays, notamment en termes de renforcement de l’autonomie industrielle et de promotion de la production locale. Le travail acharné de plus de 10 000 travailleurs mobilisés en continu (24 heures sur 24) a permis la livraison des stations dans les délais, ou avant, comme cela a été le cas pour Cap Blanc, pour un investissement global de 2,4 milliards de dollars.
Pour garantir l’approvisionnement en équipements nécessaires, un pont aérien a été mis en place, permettant d’effectuer 288 vols pour le transport du matériel essentiel en provenance des pays fabricants. En outre, la formation de 300 étudiants a été mise en place pour renforcer les compétences nationales dans le domaine du dessalement d’eau de mer, garantissant ainsi la pérennité du savoir-faire local dans ce secteur stratégique.
Une autre avancée importante, selon le PDG de Sonatrach, concerne l’intégration des énergies renouvelables dans la gestion des stations. Des fermes solaires sont en cours de développement pour couvrir jusqu’à 40 % des besoins énergétiques des usines, ce qui devrait permettre de réduire significativement les coûts de production et de fonctionnement.
En parallèle, des négociations sont en cours avec des fabricants étrangers pour produire localement des équipements essentiels au dessalement, tels que les membranes d’osmose inverse. Ces membranes sont cruciales pour le fonctionnement des stations de dessalement, car elles permettent de filtrer l’eau de mer et d’en extraire l’eau douce par un procédé de filtration basé sur la pression. Ce développement vise à réduire encore la dépendance aux importations et à renforcer l’industrie locale.
M. Hachichi a rappelé que l’Algérie, grâce à Sonatrach et à son expertise croissante dans le domaine du dessalement, est désormais bien positionnée pour exporter ses compétences à l’international, notamment dans la réalisation et la gestion des stations de dessalement d’eau de mer. Il a également souligné que la filiale de Sonatrach, l’Algerian Energy Company (AEC SPA), joue un rôle central dans la mobilisation des entreprises nationales spécialisées dans les technologies liées au dessalement.
Omar Bougroua, Secrétaire général du ministère des Ressources en eau, a ajouté que l’usine de Cap Blanc permettra à la wilaya d’Oran d’atteindre un taux d’approvisionnement en eau potable de 98%. Elle contribuera également à renforcer l’approvisionnement en eau dans les wilayas voisines de Mostaganem, Relizane, Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbès, grâce aux systèmes de transport d’eau interconnectés, comme le système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran).
Cet ensemble d’initiatives et de projets témoigne de la volonté de l’Algérie de maîtriser ses ressources en eau tout en réduisant sa dépendance aux importations et en améliorant ses capacités de dessalement grâce à l’implication des acteurs nationaux et à l’utilisation d’énergies renouvelables.