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Ségolène Royal dénonce la stigmatisation des Algériens et appelle à changer de posture sur l’Algérie

Par : Amani H.

L’ancienne ministre et candidate socialiste à la présidence, Ségolène Royal, a pris la parole pour dénoncer les attaques et la propagande émanant de l’extrême droite française à l’encontre de l’Algérie et de ses ressortissants. Invitée sur le plateau de BFM TV, elle a exprimé son mécontentement face à la stigmatisation des Algériens vivant en France, accusés de manière injuste d’être des « délinquants » par certains courants politiques.

Ségolène Royal a souligné qu’il était essentiel de « changer de posture » sur l’Algérie et a regretté que « jamais un mot positif » ne soit dit sur les Algériens, alors que ces derniers contribuent activement à l’économie du pays. Elle a mentionné spécifiquement ceux qui travaillent dans des secteurs clés comme les usines et les hôpitaux, des métiers qui sont souvent invisibilisés dans le discours politique dominant.

Dans sa prise de position, l’ancienne candidate à la présidentielle a également réaffirmé que la France n’avait pas à donner de leçons sur les droits de l’homme, soulignant le contraste avec les violences policières qui ont marqué le mouvement des Gilets jaunes. Selon elle, la France ne pouvait pas se permettre de moraliser les autres nations, notamment l’Algérie, sans regarder en face son propre passé et ses propres dérives.

Ségolène Royal a répondu à l’argument récurrent de la « rente mémorielle », souvent utilisé pour accuser l’Algérie d’entretenir une victimisation liée à la colonisation. Elle a rappelé les mots d’Aimé Césaire, qui qualifiait la colonisation d’« ensauvagement », et a insisté sur le fait que le passé colonial entre la France et l’Algérie constituait un « passif » qu’il était impossible de balayer sous le tapis sans en parler ouvertement. « On ne peut pas tourner la page quand l’histoire est frelatée », a-t-elle martelé, appelant à une reconnaissance pleine et entière des torts liés à la colonisation.

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où les relations franco-algériennes, déjà tendues sur la question de la mémoire coloniale, sont régulièrement alimentées par des discours politiques polémiques, notamment de l’extrême droite, qui cherche à simplifier les rapports entre les deux pays en les réduisant à un affrontement idéologique et mémoriel.

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