Explosion de voiture piégée en Syrie : Au moins 15 morts et des dizaines de blessés
Par : Amani H.
Au moins 15 personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont été blessées ce lundi 3 février dans l’explosion d’une voiture piégée survenue à la périphérie de la ville de Manbij, située dans le nord de la Syrie. L’attaque, survenue près d’un véhicule transportant des ouvriers agricoles, a fait un carnage, tuant 14 femmes et un homme, tandis que 15 autres femmes ont été blessées, certaines dans un état critique. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, le bilan serait encore plus lourd, avec 18 femmes et un homme tués dans l’explosion.
Il s’agit de la septième attaque de ce type à Manbij en un peu plus d’un mois, un fait qui met en lumière l’intensification des violences dans cette région. Munir Mustafa, directeur adjoint de la défense civile syrienne, également connue sous le nom des Casques blancs, a exprimé ses inquiétudes concernant l’impact de ces attaques sur la stabilité du pays. Il a souligné que ces explosions ciblent délibérément des zones civiles, freinant considérablement les efforts pour assurer la sécurité post-guerre et la reprise économique en Syrie.
Mustafa a expliqué que la poursuite des attaques dans des zones civiles, particulièrement dans la province d’Alep, aggravait la situation humanitaire déjà dramatique. « Les attaques contre les zones civiles syriennes, et le ciblage des civils qui tentent de se remettre des ravages de la guerre, aggravent leur tragédie humanitaire et ralentissent la reconstruction du pays », a-t-il déclaré, soulignant que ces violences perturbent également les activités agricoles et éducatives, essentielles à la survie de nombreuses familles syriennes.
Manbij, située dans le nord-est de la province d’Alep, demeure un point chaud de tensions, malgré la chute du président Bachar al-Assad en décembre dernier. La ville est le théâtre de confrontations violentes entre différentes factions. D’un côté, les forces soutenues par la Turquie, connues sous le nom de l’Armée nationale syrienne, et de l’autre, les Forces démocratiques syriennes (FDS), principalement kurdes et soutenues par les États-Unis, continuent de s’affronter, exacerbant l’instabilité dans la région. Ces factions en guerre ne semblent pas prêtes à se réconcilier, et les civils de Manbij continuent de souffrir des conséquences de cette lutte pour le pouvoir.
Cet attentat à la voiture piégée fait suite à une autre attaque tragique survenue samedi dernier, où un véhicule explosif avait tué quatre civils et en blessé neuf autres. Ces attaques récurrentes plongent encore un peu plus la population civile syrienne dans la peur et la souffrance, au moment même où le pays tente, tant bien que mal, de se remettre des cicatrices laissées par plus de 14 ans de guerre dévastatrice.
Alors que la communauté internationale continue de tenter de trouver une solution politique au conflit syrien, ces explosions viennent rappeler la fragilité de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays, et la difficulté de restaurer la paix dans un territoire encore dévasté par la guerre.