Mohamed Bakli expose « Résonance de fréquence » à la galerie Mohamed Racim d’Alger
Par : Amani H.
Jusqu’au 1er février prochain, la galerie Mohamed Racim à Alger accueille une exposition de Mohamed Bakli, un artiste polyvalent dont les œuvres témoignent d’une exploration profonde des dimensions visuelles et émotionnelles. Intitulée Résonance de fréquence, cette exposition invite les visiteurs à un voyage immersif dans l’univers d’un artiste dont le travail oscille entre peinture, scénographie et création visuelle.
Un parcours artistique nourri par les racines
Plasticien, auteur et scénographe, Bakli présente une trentaine de ses œuvres dans cette exposition. Son parcours artistique, façonné par ses origines et ses expériences, puise dans un riche héritage culturel. Originaire du M’zab, dans le sud de l’Algérie, il a été influencé par son père, gardien d’oasis, et sa mère, tisseuse. Ces racines familiales ont nourri son amour pour les paysages naturels et les couleurs, que l’on retrouve dans ses créations.
Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts de Constantine, puis de l’École des Beaux-Arts d’Alger, Bakli a approfondi sa formation à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles grâce à une bourse. Ses études académiques lui ont permis de développer son intérêt pour l’impressionnisme, notamment les œuvres de Claude Monet, dont il a été particulièrement marqué par la capacité à traduire les ambiances et émotions à travers la peinture.
Résonance visuelle : un dialogue entre formes et couleurs
Dans Résonance de fréquence, Bakli explore le concept de résonance, une notion qu’il applique au domaine visuel. L’artiste définit cette résonance comme un phénomène où l’image, bien que figée, peut transmettre une sensation de mouvement ou d’émotion, créant ainsi un dialogue dynamique avec le spectateur. Ses œuvres, qu’elles soient abstraites ou figuratives, témoignent de son désir d’ouvrir de nouvelles perspectives sur le lien entre l’art et la perception sensorielle.
Les influences de Zao Wou Ki, le peintre chinois, et de l’artiste algérien Khedda sont également présentes dans ses travaux. Bakli explique qu’il a cherché à fusionner les techniques et les philosophies de ces maîtres pour retrouver une part de lui-même dans son art.
Une démarche artistique instinctive et libre
Le processus créatif de Bakli est avant tout instinctif. Il confie que ses créations ne sont jamais planifiées à l’avance : « Je peux entrer dans mon atelier et repartir sans avoir rien fait, ou bien créer une œuvre entière sans m’y attendre ». Ce lâcher-prise dans le processus artistique se reflète dans son choix de couleurs, qui surgissent sans volonté préalable, mais comme une réponse naturelle aux sensations qu’il souhaite transmettre.
Une carrière internationale
Mohamed Bakli n’est pas un inconnu dans le monde de l’art. Fort de son expérience, il a exposé ses œuvres à de nombreuses reprises, tant en Algérie qu’à l’étranger, dans des pays tels que l’Italie, la France, la Tunisie, l’Allemagne, Belgrade et les États-Unis. Chaque exposition représente une nouvelle occasion pour l’artiste de confronter son travail à un public différent, d’élargir son dialogue artistique et de renforcer sa place dans le panorama de l’art contemporain.
Résonance de fréquence est donc une opportunité unique de découvrir l’œuvre d’un artiste profondément ancré dans la tradition, mais résolument tourné vers l’innovation et l’expérimentation visuelle. À travers ses créations, Mohamed Bakli nous invite à percevoir l’art sous un nouveau prisme, celui où l’image et la couleur résonnent comme une musique pour les yeux.
