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La mutation du secteur énergétique algérien : Une diversification stratégique et des ambitions internationales

Par : Amani H.

Le secteur énergétique algérien est en pleine transformation, avec une volonté affichée de diversifier ses sources de production d’énergie et de renforcer sa position sur le marché international. Sonatrach et Sonelgaz, les deux géants publics du secteur, sont au cœur de cette évolution qui touche à la fois les énergies fossiles et renouvelables, et qui englobe aussi bien l’onshore que l’offshore.

La transition vers les énergies renouvelables

Une des grandes orientations de la politique énergétique de l’Algérie est le développement des énergies nouvelles et renouvelables. Le pays s’apprête à inclure ces énergies dans son bouquet énergétique commercial, avec un fort accent sur le solaire et l’hydrogène vert. Cette initiative vise non seulement à diversifier la production d’énergie, mais aussi à répondre à une demande croissante, notamment en Europe. L’Algérie, grâce à son potentiel et à un coût de production compétitif, se positionne comme un acteur clé dans le développement de l’hydrogène vert, un secteur stratégique qui intéresse particulièrement les pays européens.

L’Algérie prévoit une production de 4 000 MW d’électricité solaire photovoltaïque d’ici 2026, avec un objectif de 15 000 MW en 2035. Ces efforts font partie d’une volonté plus large de jouer un rôle prépondérant dans l’exportation d’énergie verte vers les marchés européens, qui sont de plus en plus friands de solutions énergétiques durables.

L’offshore : une nouvelle frontière pour l’exploitation des hydrocarbures

Parallèlement, le secteur des hydrocarbures, et en particulier l’offshore, fait l’objet d’une nouvelle stratégie. Bien que l’Algérie se soit concentrée depuis des décennies sur l’exploitation de ses gisements onshore, l’offshore, jusqu’alors sous-exploité, fait aujourd’hui l’objet de projets prometteurs. Sonatrach, en partenariat avec la compagnie italienne Eni, a lancé des études pour évaluer les potentialités en hydrocarbures offshore en Méditerranée. Chevron, le géant américain, est également impliqué dans ces études en engageant des investissements propres. Si l’exploitation offshore ne constitue pas une urgence immédiate, elle représente un axe stratégique de croissance pour l’Algérie, qui cherche à augmenter sa production et à attirer davantage d’investissements étrangers dans le secteur.

Les interconnexions énergétiques régionales et internationales

L’Algérie ne se contente pas de se concentrer sur la production d’énergie. Elle œuvre également à la construction d’infrastructures énergétiques qui renforceront sa position sur le marché régional et international. Parmi les projets les plus emblématiques figure le gazoduc transsaharien (TSGP), qui reliera l’Algérie au Nigéria et au Niger, et qui devrait reprendre ses discussions en 2025. Ce gazoduc aura une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an, destinés principalement à l’Europe.

Un autre projet majeur est le développement d’un câble maritime pour l’exportation d’électricité verte vers l’Italie et d’autres pays européens, portés par Sonatrach et Sonelgaz, qui renforcera les liens énergétiques entre l’Algérie et l’Europe.

L’investissement énergétique en Afrique : Une opportunité stratégique

L’Afrique, avec ses besoins énergétiques croissants, constitue également un terrain de jeu stratégique pour Sonatrach et Sonelgaz. Plusieurs pays du continent, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, sont en pleine recherche de solutions énergétiques, et l’Algérie, forte de son expertise dans ce domaine, a vu de nombreuses demandes de coopération. De la production à la distribution d’électricité, Sonelgaz a l’ambition de devenir un acteur clé dans la région, contribuant ainsi au développement économique de l’Afrique et à l’extension de ses réseaux d’électricité.

Les projets d’interconnexion énergétique, comme l’exportation d’électricité vers la Tunisie, la Libye et bientôt d’autres pays africains, soulignent cette ambition de l’Algérie de jouer un rôle de leader dans la transition énergétique en Afrique.

Conclusion

L’Algérie est en train de redéfinir ses priorités énergétiques, en investissant dans les énergies renouvelables, en renforçant son rôle de producteur et exportateur d’hydrogène vert, et en exploitant de nouveaux gisements offshore. Ce tournant stratégique s’accompagne de projets d’envergure, qui visent non seulement à moderniser le secteur énergétique national, mais aussi à positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur les marchés internationaux de l’énergie.

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