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Expulsions violentes à Zagora : des familles marocaines dépossédées de leurs terres au profit de propriétaires sionistes

Par : Amani H.

Les autorités marocaines ont récemment mené une nouvelle vague d’expulsions violentes, cette fois dans la localité de Tagounit, située dans la province de Zagora, au Sud du Maroc. Ces expulsions touchent des dizaines de familles qui, depuis des générations, occupent des terres qu’elles considèrent comme les leurs. Selon des témoignages et une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, les forces de gendarmerie n’ont pas hésité à user de violence pour évincer les habitants, y compris des femmes et des personnes âgées, afin de remettre ces terres à des individus prétendant en être les propriétaires légaux, dans un contexte de normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

La vidéo montre plusieurs gendarmes marocains en grande quantité qui malmènent des femmes et des personnes âgées lors de cette opération d’expulsion. Un commentaire accompagnant la vidéo précise que « les gendarmes ont porté atteinte à l’honneur et à l’intégrité physique des femmes » qui tentaient de résister à leur expulsion. Les scènes de violence ont provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes expriment leur soutien aux expulsés et leur colère face à la brutalité des autorités marocaines.

Une récurrence inquiétante d’expulsions

Cet incident à Tagounit fait suite à une opération similaire menée quelques jours plus tôt à Douar Sidi Benazouz, une autre localité du Sud du Maroc, où des familles ont été contraintes de quitter des terres qu’elles occupent depuis des décennies, parfois plus d’un siècle. Selon les témoignages, certaines de ces familles vivent dans ces zones depuis plus de 90 ou même 120 ans, ce qui soulève de sérieuses questions sur la légitimité de ces expulsions.

« Nous n’avons pas où aller. S’ils veulent détruire la maison sur nos têtes, qu’ils le fassent. On ne bougera pas », a déclaré un habitant de Douar Sidi Benazouz, manifestant son désespoir face à cette situation. Une autre femme, qui a vu sa maison menacée d’être détruite, s’est insurgée contre l’ordre de quitter les lieux, affirmant qu’elle resterait sur place, « quoi qu’il en coûte », et qu’elle ne permettrait pas qu’elle et ses enfants soient jetés à la rue.

Une situation liée à la normalisation des relations avec Israël

Ces expulsions interviennent dans un contexte plus large, marqué par la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cette normalisation a été officialisée en 2020, et depuis, des lois controversées ont été promulguées, facilitant la restitution de certains biens immobiliers au profit de juifs ayant vécu au Maroc. Ces nouvelles règles permettent ainsi à des personnes prétendant être les propriétaires légaux de biens immobiliers marocains de réclamer ces propriétés, au détriment des familles qui les occupaient depuis des générations.

Les rapports font état de plusieurs cas où des familles marocaines, bien qu’en possession de documents officiels de propriété et de quittances fiscales, se sont retrouvées confrontées à la menace d’expulsion. Les autorités marocaines, face à ces contestations, n’ont pas répondu aux appels des citoyens demandant l’intervention du procureur du roi pour défendre leurs droits et les protéger contre ces expulsions.

Un contexte d’impunité et de silence

Ce phénomène d’expulsions, qui semble se multiplier, s’inscrit dans un climat de silence et d’impunité. Les autorités marocaines restent muettes face aux demandes d’aide des expulsés, et les victimes se retrouvent sans recours, malgré des preuves légales de leur propriété. La situation soulève des préoccupations majeures concernant le respect des droits de l’homme, l’impunité des autorités et les impacts de la normalisation avec Israël sur les citoyens marocains les plus vulnérables.

Les réseaux sociaux continuent de relayer ces témoignages, faisant grandir l’indignation à l’échelle nationale et internationale, et questionnant la légitimité de ces expulsions massives au profit d’intérêts étrangers. Les familles touchées par ces opérations demandent justice, tout en voyant leurs biens et leurs terres leur être arrachés, souvent sans explication et dans des conditions inhumaines.

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