Dominique de Villepin critique sévèrement la politique française envers l’Algérie
Par : Amani H.
Dans une interview accordée à Mediapart, l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a vivement dénoncé l’approche actuelle de la France dans ses relations avec l’Algérie. Avec des mots forts et une analyse sans concession, il a critiqué le manque de profondeur et de réflexion dans la diplomatie française, notamment à travers l’utilisation des réseaux sociaux pour traiter des enjeux historiques et stratégiques.
“La diplomatie ne se fait pas sur Twitter”
De Villepin s’est insurgé contre ce qu’il considère être une simplification extrême des relations entre les deux pays. Il a particulièrement fustigé les déclarations autour de l’accord bilatéral de 1968, qui régit notamment les conditions de séjour et de travail des Algériens en France. “On doit condamner l’accord de 1968 avec l’Algérie”, a-t-il déclaré ironiquement, soulignant le caractère réducteur et provocateur de cette position.
Pour lui, remettre en question cet accord sans nuance revient à “frapper l’Algérie”, un pays avec lequel la France partage une histoire complexe et profondément ancrée dans la culture, la géographie et les relations humaines.
Une critique d’une diplomatie de surenchère
L’ancien chef du gouvernement a également déploré la montée d’une “logique de surenchère verbale”, où les grandes décisions diplomatiques sont réduites à des slogans ou des tweets de quelques mots. “Est-ce cela, la diplomatie ? Est-ce cela, la politique envers un pays avec lequel nous partageons une histoire et des liens humains ?”, s’est-il interrogé, pointant du doigt l’irresponsabilité de certains dirigeants dans leur manière d’aborder les relations internationales.
Un appel à la réflexion historique
Dominique de Villepin appelle à une approche plus réfléchie, respectueuse et constructive des relations franco-algériennes. Selon lui, ignorer la profondeur historique qui unit les deux pays serait une erreur majeure. “Nous ne pouvons pas prétendre parler au monde avec une simple logique de surenchère verbale”, a-t-il conclu, invitant à renouer avec une diplomatie qui privilégie la compréhension mutuelle et le dialogue.
Alors que les tensions entre Paris et Alger restent récurrentes, cette intervention de Dominique de Villepin résonne comme un rappel nécessaire de l’importance d’une politique étrangère mesurée et respectueuse des sensibilités historiques.
