Crise politique en France : Les tensions avec l’Algérie comme moyen de diversion
Par : Amani H.
Le gouvernement français, dirigé par Emmanuel Macron, traverse une période de turbulences politiques majeures, marquée par des difficultés économiques et sociales croissantes. Le malaise entre les autorités françaises et leurs citoyens est palpable, avec une gestion publique perçue comme inefficace. Le gouvernement peine à regagner la confiance de la population, une situation aggravée par une instabilité au sommet de l’État. En 2024, quatre premiers ministres se sont succédé, ce qui illustre une incapacité à maintenir une direction stable et à répondre aux attentes populaires.
Le 8 janvier 2024, la première ministre Elisabeth Borne présente sa démission, suivie par celle de Gabriel Attal en juillet 2024, après un échec retentissant aux élections législatives européennes. Michel Barnier prend la relève en septembre, mais sa démission en décembre, suite à une motion de censure, illustre davantage l’impasse dans laquelle la France se trouve. Le 13 décembre, François Bayrou devient le nouveau Premier ministre, mais l’instabilité gouvernementale persiste.
En parallèle, la politique étrangère de la France, notamment ses relations avec l’Algérie, connaît des tensions croissantes. L’une des manœuvres diplomatiques notables d’Emmanuel Macron a été l’envoi, en juillet 2024, d’une lettre au roi du Maroc, où il reconnaît la « marocanité » du Sahara Occidental, un virage significatif par rapport à la position traditionnelle de la France, qui était neutre sur cette question. Cette décision, vue comme une tentative de diversion politique, vise à détourner l’attention des crises internes de la France, notamment son échec diplomatique sous Attal et les critiques croissantes de la gestion des affaires publiques.
La réaction immédiate de l’Algérie, qui rappelle son ambassadeur, est un signe de l’ampleur des tensions. La situation se complique davantage avec l’expulsion d’influenceurs algériens vers l’Algérie, aggravant une situation diplomatique déjà tendue. L’Algérie, après avoir dénoncé cette démarche, a refusé de revenir sur ses positions, et les relations bilatérales restent crispées.
Le spécialiste en politique Slimane Aradj, professeur à l’Université d’Alger, analyse cette dynamique en affirmant que la France utilise la question des relations avec l’Algérie comme un levier pour sortir de son isolement politique et créer une dynamique interne. Aradj suggère que le gouvernement français, en particulier sous Macron et Bayrou, cherche à relancer le dialogue avec l’Algérie pour détourner l’attention des crises internes en France, notamment les tensions sur l’immigration et les accords bilatéraux. Cette « crise fabriquée » pourrait être, selon lui, une tentative d’attirer l’attention des électeurs français, particulièrement ceux de l’extrême droite, en réactivant des débats sur la souveraineté et les questions d’immigration.
Il semble donc que la politique étrangère de la France, en particulier ses rapports avec l’Algérie, soit devenue un terrain d’opportunisme pour le gouvernement français, cherchant à rediriger la pression interne vers un autre front. Cependant, cette stratégie pourrait se révéler contre-productive si elle ne permet pas de résoudre les problèmes internes du pays, tout en exacerbé les tensions avec l’Algérie.