Les Ministères Tenus de Dépenser de Manière Efficace : Les Nouvelles Exigences de la Loi de Finances 2025
Par : Amani H.
La réforme des finances publiques en Algérie constitue une démarche ambitieuse et globale qui nécessite l’implication active de tous les responsables au sein des ministères et des institutions publiques. Cette exigence a été réaffirmée, hier à Alger, par le ministre des Finances, Laâziz Faïd, lors de la cérémonie de remise des nouvelles affectations budgétaires dans le cadre de la Loi de Finances (LF) 2025. Le ministre a souligné que cette réforme ne se limite pas à un simple ajustement technique, mais représente un projet national qui doit toucher tous les niveaux de gouvernance publique.
Un Appel à la Responsabilité et à l’Efficacité Budgétaire
M. Faïd a rappelé l’importance de respecter les principes de rigueur et d’efficacité budgétaire, tels que définis par la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Cette loi, désormais appliquée depuis trois ans, marque une rupture avec l’ancienne gestion budgétaire, en mettant l’accent sur une approche plus ciblée et mesurable. L’objectif est de gérer les finances publiques selon un mode basé sur des programmes, des objectifs et des résultats, plutôt que sur des lignes budgétaires classiques dédiées aux dépenses de fonctionnement ou d’équipement. Cette approche vise à maximiser l’utilisation des ressources de l’État pour garantir un impact tangible sur le développement économique et social du pays.
Le ministre a précisé que les notifications budgétaires pour l’exercice 2025 ne se limitaient pas à des chiffres comptables, mais qu’elles incarnent un véritable engagement à concrétiser les objectifs de développement définis par l’État. Il a insisté sur la nécessité d’agir avec responsabilité et dans une logique d’efficacité pour atteindre les objectifs de croissance et d’amélioration du bien-être social fixés dans les politiques publiques.
Des Dépenses en Forte Hausse et des Recettes en Légère Augmentation
Le budget de l’année 2025 prévoit une hausse de près de 10% des dépenses publiques, un niveau record, pour répondre aux impératifs sociaux et économiques. En revanche, les recettes prévisionnelles n’augmenteront que de 3,5%, soulignant l’importance de gérer avec prudence les ressources disponibles. Cette situation met l’accent sur la nécessité de rationaliser les dépenses et de garantir une gestion équilibrée des finances publiques.
Dans ce cadre, le gouvernement a mis en place un nouveau cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) pour les trois prochaines années, visant à préserver les équilibres financiers tout en soutenant les priorités économiques et sociales. Le ministre a précisé que ce cadre budgétaire s’appuie sur une approche réaliste, visant à préserver la trésorerie à court et moyen terme tout en alignant les budgets de l’État sur la stratégie nationale de développement économique et social.
La Rationalisation des Dépenses Publiques
L’une des priorités de la LF 2025 est la rationalisation des dépenses publiques, en particulier celles liées aux frais de fonctionnement. Le gouvernement appelle à une gestion stricte des dépenses, notamment en ce qui concerne les missions, les frais de réception, les loyers, ainsi que l’entretien et la réparation des équipements. Des efforts seront également entrepris pour maîtriser les recrutements dans la fonction publique, particulièrement en ce qui concerne les nouveaux postes. La gestion des véhicules de service et l’organisation des conférences et séminaires seront également scrutées pour éviter tout gaspillage.
Dans le domaine de l’investissement, des exigences strictes sont également imposées aux ministères. Les projets en cours devront être priorisés, particulièrement ceux ayant atteint un taux de réalisation supérieur à 70%. Les autorités visent à limiter les dépenses liées à l’importation, en encourageant l’utilisation des produits fabriqués localement et en privilégiant les entreprises nationales dans le cadre des marchés publics.
Une Gouvernance Renforcée pour une Gestion Transparente
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la réforme budgétaire en cours, initiée par la loi organique relative aux lois de finances et les nouveaux textes régissant la comptabilité et la commande publique. L’enjeu de cette réforme est de garantir une plus grande transparence dans la gestion de l’argent public. Elle vise également à responsabiliser les ordonnateurs publics et à renforcer le contrôle sur les dépenses publiques, afin de garantir une gestion plus rationnelle des ressources financières.
Le gouvernement met l’accent sur la transparence, l’efficacité et la maîtrise des coûts, en encourageant une gestion de plus en plus axée sur la performance et l’impact réel des dépenses publiques sur la société. Cette nouvelle approche vise à améliorer la qualité des services publics, tout en maintenant la soutenabilité des finances publiques à long terme.
Conclusion : Une Réforme Cruciale pour l’Avenir Économique de l’Algérie
La réforme des finances publiques en Algérie, à travers la mise en place de la Loi organique relative aux lois de finances et des mesures prises pour rationaliser les dépenses, constitue un levier stratégique pour assurer la soutenabilité des finances de l’État et soutenir les grands objectifs de développement économique et social. Toutefois, pour que cette réforme porte ses fruits, il est impératif que tous les acteurs publics, à commencer par les ministères, adoptent une gestion plus efficace et responsable des ressources publiques. C’est ainsi que l’Algérie pourra répondre aux défis de durabilité et garantir une meilleure qualité de vie pour ses citoyens.
