Crise politique en Géorgie : Salomé Zourabichvili contesté par l’investiture prorusse de Mikhaïl Kavelachvili
Par : Amani H.
« Je reste la seule présidente légitime de la Géorgie », a affirmé dimanche matin Salomé Zourabichvili devant le palais présidentiel, quelques instants après l’investiture de Mikhaïl Kavelachvili. Ce dernier a prêté serment lors d’une brève cérémonie au Parlement, marquant ainsi son accession à la présidence après des élections législatives controversées. Dans son discours, Zourabichvili, qui a contesté l’issue de ces élections, a ajouté : « Je vais quitter le palais présidentiel pour me tenir à vos côtés, portant avec moi la légitimité, le drapeau et votre confiance », affirmant sa volonté de maintenir son rôle en tant que présidente légitime, malgré la prise de pouvoir par Kavelachvili.
L’ancien footballeur, Mikhaïl Kavelachvili, connu pour ses opinions ultraconservatrices et prorusses, a été élu président après des élections législatives marquées par des accusations de fraude et des protestations de l’opposition. Son élection survient dans un contexte politique tendu où le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a remporté une victoire contestée, alimentant des doutes sur la transparence du processus électoral et la régularité des résultats.
Dans la foulée de l’élection de Kavelachvili, une annonce du Premier ministre Irakli Kobakhidze a renforcé la polarisation politique dans le pays. Celui-ci a déclaré que la Géorgie repousserait les négociations pour rejoindre l’Union européenne jusqu’en 2028, un revirement qui a suscité une vague de protestations à travers le pays. De nombreux Géorgiens, et notamment les partis d’opposition, ont exprimé leur mécontentement face à cette décision, la considérant comme une rétrogradation dans l’aspiration européenne du pays et un rapprochement avec la Russie, que le gouvernement géorgien tente d’entretenir sous l’influence de Kavelachvili.
Les tensions politiques en Géorgie sont désormais à leur comble, avec des divergences profondes entre les partisans de l’actuelle présidence et ceux du nouveau président prorusse. Zourabichvili, considérée par une partie de la population comme la représentante légitime du pays, se trouve face à un dilemme qui pourrait déterminer la direction future de la politique géorgienne, en particulier en ce qui concerne son orientation européenne et ses relations avec la Russie.
