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Régulation du marché : L’État met en place une nouvelle stratégie pour stabiliser l’approvisionnement et protéger le pouvoir d’achat

Par : Amani H.

Face aux déséquilibres du marché et à leurs répercussions sur l’approvisionnement en produits essentiels, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché a élaboré une stratégie ambitieuse visant à moderniser la régulation et garantir une meilleure organisation du marché national. Cette stratégie repose sur trois grands axes principaux : la modernisation du cadre législatif, l’organisation du marché national, et le renforcement des mécanismes d’approvisionnement et de distribution.

Modernisation du cadre législatif et réglementaire

Le premier volet de la stratégie porte sur la révision en profondeur du cadre législatif et réglementaire du secteur commercial. Le ministère prévoit une mise à jour complète des textes régissant les pratiques commerciales, qu’elles soient traditionnelles ou numériques. Un projet de loi spécifique est en cours d’élaboration pour encadrer l’approvisionnement, la régulation du marché, et la protection du pouvoir d’achat des citoyens. Les lois régissant le commerce électronique, les espaces commerciaux, ainsi que les réseaux de distribution seront également actualisées pour répondre aux nouvelles réalités du marché.

Des efforts similaires seront déployés pour renforcer la protection des consommateurs, améliorer la qualité et la sécurité des produits et services, et renforcer le contrôle des produits importés aux frontières.

Garantir un approvisionnement constant en produits essentiels

Le deuxième axe de cette stratégie se concentre sur l’organisation et la stabilisation du marché national. L’objectif principal est d’assurer un approvisionnement régulier en produits de grande consommation tout en maîtrisant les fluctuations des prix. Pour ce faire, le ministère mettra en place des outils numériques pour suivre les circuits d’approvisionnement, de la production à la distribution, et ainsi garantir une meilleure gestion des stocks.

Le développement des réseaux de distribution, notamment dans les régions du Sud, sera une priorité, avec la création de nouveaux points de vente gérés par des offices publics. De plus, une carte nationale des capacités de stockage, incluant des chambres froides, est en cours de préparation pour mieux gérer les surplus de production et optimiser les stocks.

Des plans spécifiques seront également mis en place pour répondre aux besoins de consommation pendant les périodes de forte demande, comme le mois de Ramadhan ou la saison estivale. L’installation de marchés de gros régionaux dans plusieurs wilayas est également prévue pour améliorer l’accès aux produits alimentaires. Parallèlement, des projets d’investissement dans le secteur du commerce, notamment via la Société algérienne des foires et des exportations (Safex), viseront à dynamiser l’économie locale et favoriser le développement de manifestations économiques régionales.

Le commerce électronique, un secteur en forte croissance, sera également soutenu, avec un focus particulier sur la promotion de cette pratique auprès des commerçants et la rentabilité des centres commerciaux électroniques. Des campagnes de sensibilisation sur la consommation responsable et la réduction du gaspillage seront également mises en place.

Digitalisation et contrôle des pratiques commerciales

Le troisième axe de la stratégie se focalise sur le contrôle des pratiques commerciales et la lutte contre les irrégularités. Le ministère mettra en place des dispositifs stricts pour surveiller les prix et les marges bénéficiaires des produits de grande consommation, tout en exigeant des producteurs et des importateurs qu’ils soumettent régulièrement leurs structures tarifaires à des révisions.

Une grande avancée dans ce domaine sera la digitalisation des procédures de contrôle, permettant d’assurer plus de transparence et d’efficacité dans les inspections. Le ministère prévoit la création d’une carte nationale des laboratoires d’analyses (GEOLAB), qui sera diffusée à l’ensemble des secteurs concernés. De plus, la surveillance des produits commerciaux sera renforcée, notamment avec l’introduction de laboratoires mobiles pour analyser les produits aux frontières.

Des projets de développement et de spécialisation des laboratoires d’analyses sont également en cours, avec la construction de cinq nouvelles structures prévues pour 2025, portant à 42 le nombre total de laboratoires opérationnels dans le pays.

Cette stratégie ambitieuse vise à stabiliser le marché, garantir une meilleure régulation des prix et des approvisionnements, tout en protégeant le pouvoir d’achat des citoyens. Elle s’inscrit dans une dynamique de modernisation du secteur commercial, afin de répondre aux défis économiques actuels et aux besoins des citoyens, tout en s’adaptant aux mutations sociales et technologiques du pays.

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