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L’Algérie et la finance islamique : un levier pour l’inclusion financière en Afrique du Nord

Par : Amani H.

L’inclusion financière est un facteur essentiel pour stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et atténuer les disparités sociales. En Afrique du Nord, l’Algérie se distingue par ses efforts pour promouvoir la finance islamique comme un moyen de favoriser cette inclusion. Selon une étude menée par Si-Ali Mohammed Réda et IBBOU Amina de l’Université Oran2, la finance islamique offre une réponse adaptée aux besoins financiers de la population, notamment en attirant ceux qui restent exclus du système financier traditionnel.

Longtemps perçue comme une initiative des États du Golfe, la finance islamique a progressivement gagné en reconnaissance dans la région MENA. Les auteurs de l’étude expliquent que cette forme de financement, qui repose sur des principes éthiques et religieux, est désormais vue comme un outil potentiel pour remédier à l’exclusion financière. En effet, elle permet d’intégrer une large portion de la population, y compris les catégories les plus défavorisées, souvent laissées pour compte par les systèmes bancaires conventionnels.

La finance islamique : un moteur pour l’inclusion sociale

Les principes de la finance islamique, qui reposent sur des valeurs de justice et de partage des risques, sont alignés sur les objectifs d’inclusion financière. Contrairement aux pratiques bancaires classiques, la finance islamique interdit l’usure (riba) et encourage le financement d’activités productives, ce qui en fait une solution particulièrement adaptée aux populations ayant une aversion pour les produits financiers traditionnels jugés incompatibles avec leurs convictions religieuses.

L’étude met en lumière le rôle crucial que pourrait jouer la finance islamique dans l’intégration des individus au système bancaire, notamment en Algérie. Le pays semble désireux de diversifier son secteur financier en offrant une alternative viable à la finance conventionnelle, qui pourrait aider à combler les lacunes laissées par ce dernier et à réduire les taux d’exclusion financière.

Une dynamique compétitive au sein du système bancaire

L’adoption croissante de la finance islamique ne se limite pas à une simple question d’inclusion, mais s’accompagne également d’un renforcement de la concurrence au sein du secteur bancaire. Selon les chercheurs, ce type de financement stimule la rivalité entre les différentes institutions financières, incitant ainsi ces dernières à innover et à améliorer la qualité de leurs services. La finance islamique, en s’appuyant sur des principes rigoureux, pousse les banques à se différencier non seulement par leurs produits financiers, mais aussi par leurs processus technologiques et leur engagement en matière de responsabilité sociale.

Afin de capitaliser sur ces opportunités, les banques islamiques doivent mener des campagnes de sensibilisation pour éclairer le public sur les avantages de ces produits. Il est important d’informer les clients potentiels sur les spécificités de la finance islamique et de lever les éventuels malentendus ou réticences à son égard.

L’Algérie : un terrain favorable à la finance islamique

L’Algérie, avec sa population majoritairement musulmane, présente un potentiel important pour l’intégration de la finance islamique. Le pays souhaite non seulement diversifier son secteur bancaire, mais aussi offrir à ses citoyens des solutions de financement plus inclusives. L’étude conclut que la finance islamique pourrait devenir un levier essentiel pour combler le déficit d’inclusion financière observé, notamment en ciblant les segments de la population qui n’ont pas accès aux services bancaires traditionnels.

L’Algérie, en s’ouvrant à cette nouvelle forme de financement, pourrait jouer un rôle clé dans la modernisation de la finance en Afrique du Nord et, plus largement, dans la région MENA. En capitalisant sur sa structure démographique et son héritage religieux, le pays dispose d’un terreau fertile pour le développement de solutions financières inclusives et adaptées à ses réalités économiques et sociales.

En conclusion, la finance islamique représente bien plus qu’une simple alternative aux banques traditionnelles. Elle incarne un véritable projet de société, où l’inclusion financière et l’accès à des services bancaires éthiques sont des priorités essentielles pour le développement économique et social de l’Algérie et, par extension, de l’Afrique du Nord.

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