Les Éditions Les Presses de Chélif au SILA 2024 : Une passion pour le livre toujours vivace
Par : Amani H.
Le Salon international du livre d’Alger (SILA) 2024 a confirmé son rôle essentiel en tant qu’événement phare du monde littéraire algérien. Cette année, plus de 1 000 éditeurs ont participé à ce rendez-vous incontournable pour les amoureux du livre. Parmi eux, les Éditions Les Presses de Chélif ont marqué de leur empreinte le salon avec plusieurs nouvelles publications qui ont suscité un vif intérêt auprès du public.
Des ouvrages forts et diversifiés
Les Presses de Chélif ont présenté une sélection variée d’ouvrages, mêlant romans, récits historiques et témoignages. L’un des titres les plus remarqués a été Le Fils du fellah de Tami Medjebeur, réédité cette année après sa première publication en 1958. Le livre, écrit en prison par l’auteur, médecin légiste et patriote, raconte son expérience et ses luttes derrière les barreaux, un témoignage puissant qui a trouvé un écho particulier auprès des lecteurs. La réédition du livre en version arabe a connu un grand succès, figurant parmi les ouvrages les plus vendus du stand.
Les Éditions Les Presses de Chélif ont également mis en avant le livre Sfisef 1997 de Rachid Ezziane, qui relate l’assassinat de 11 enseignantes, une tragédie marquante dans l’histoire récente du pays. L’auteur a également signé d’autres titres importants, dont De nos frères déportés et Le Vagabond de Sétif, dans lesquels il raconte la vie des résistants kabyles déportés en Nouvelle-Calédonie après leur lutte contre l’occupation coloniale. Ces récits, alliant histoire et fiction, ont été particulièrement appréciés par les visiteurs.
En parallèle, d’autres ouvrages ont enrichi le catalogue de la maison d’édition, à l’instar de La Chienne de fille de Leila Nekkache, La Plume et le Combat de M’hamed Houaoura et Le Sursaut du FLN changea la donne d’Abdelkader Bouziane. Ces titres viennent ajouter de la diversité à une programmation déjà bien remplie.
Un public réceptif et engagé
La réponse du public lors du SILA a été enthousiaste. Les ouvrages de Rachid Ezziane, en particulier ses romans, ont attiré de nombreux lecteurs curieux de découvrir ses récits mêlant histoire et fiction. Mais c’est surtout Le Fils du fellah qui a marqué les esprits. Ce livre, aux multiples facettes, a séduit une large audience grâce à son récit captivant, sa couverture soignée et son contenu poignant. Il a été le livre le plus vendu sur le stand, confirmant l’intérêt renouvelé pour des récits historiques et engagés.
Les échanges entre les visiteurs et les auteurs ont également été nombreux, soulignant l’importance des rencontres directes entre créateurs et lecteurs. Cette interaction nourrit une passion pour la lecture et permet de promouvoir des livres qui résonnent profondément avec les enjeux contemporains.
Une évaluation positive du SILA 2024
Le SILA 2024 a été globalement bien accueilli, notamment pour son organisation améliorée et l’afflux constant de visiteurs, particulièrement en fin de semaine. La fréquentation des stands a été soutenue, avec une attention particulière portée aux romans et ouvrages historiques, dont ceux des Éditions Les Presses de Chélif. L’événement a montré que la passion pour le livre en Algérie reste intacte et que, malgré les défis de l’ère numérique, les Algériens continuent d’apprécier la culture du livre.
L’importance des salons régionaux
Bien que le SILA soit le rendez-vous central, il est essentiel de penser à la diffusion de la culture littéraire à travers tout le pays. La tenue de salons régionaux est une nécessité pour permettre à un plus grand nombre de personnes, notamment celles vivant en dehors de la capitale, de profiter de ces événements. De plus, l’intégration de la lecture dès le plus jeune âge est primordiale pour développer un public fidèle. Organiser des salons régionaux, comme le Salon du livre Hassiba Ben Bouali à Chlef, en est un bon exemple.
Pour cela, l’implication des autorités locales et des établissements scolaires est cruciale. Les écoles doivent favoriser la visite de ces salons et enrichir leurs bibliothèques afin de nourrir l’amour de la lecture chez les jeunes générations. C’est ainsi que la lecture pourra se développer durablement, bien au-delà des grandes manifestations nationales.
Conclusion : La passion pour le livre en Algérie reste vivante
Les Éditions Les Presses de Chélif, à travers leurs publications et leur présence au SILA, ont su témoigner de la vitalité de la scène littéraire algérienne. L’engouement pour le livre au Salon international du livre d’Alger est une preuve que la lecture reste une passion forte et ancrée dans le quotidien des Algériens. Si des efforts restent à faire pour étendre cette passion à tout le territoire, le SILA 2024 a, en tout cas, démontré que la culture du livre continue de rassembler et de faire vibrer les cœurs.