Actualités Economie 

CMA CGM annonce une hausse des tarifs de transport maritime vers l’Algérie

Par : Amani H.

La compagnie maritime française CMA CGM a récemment annoncé une augmentation de ses tarifs pour le transport de marchandises entre les ports français et algériens, une décision qui prendra effet à partir du 1er décembre 2024. Cette hausse est attribuée aux fluctuations des prix mondiaux des carburants, un facteur qui impacte directement le coût des opérations logistiques à l’échelle internationale.

Des écarts tarifaires notables entre l’Algérie et ses voisins

Les nouveaux tarifs, révélés par CMA CGM, font état d’une nette disparité entre les coûts appliqués à l’Algérie par rapport à ceux de ses voisins immédiats, le Maroc et la Tunisie. Ainsi, pour une conteneurisation complète (Roll, full) entre la France et l’Algérie, le coût sera de 1 102 euros par conteneur, soit presque le double de celui appliqué au Maroc (596 euros) et bien supérieur à celui de la Tunisie (462 euros).

Les tarifs pour la conteneurisation vide (Roll, empty) suivent la même tendance : 694 euros par conteneur pour l’Algérie, contre 395 euros pour la Tunisie et 307 euros pour le Maroc. De même, le transport des véhicules et petits utilitaires (Pass. cars, minivans) connaît également une hausse pour l’Algérie, avec un tarif de 238 euros par véhicule, comparé à 204 euros pour le Maroc et 178 euros pour la Tunisie.

En ce qui concerne les marchandises groupées (Breakbulk), CMA CGM a fixé un tarif de 67 euros pour les ports algériens, là encore bien au-dessus des tarifs pour le Maroc (30 euros) et la Tunisie (27 euros).

Des interrogations sur la justification des tarifs

Cette révision tarifaire suscite plusieurs interrogations, notamment sur les raisons de ces écarts notables entre les coûts appliqués à l’Algérie et ceux pratiqués pour ses voisins. Bien que CMA CGM invoque les hausses du prix du carburant comme principale explication, les différences de tarifs pour des services similaires dans des zones géographiques proches soulèvent des préoccupations parmi les acteurs économiques algériens.

L’Algérie, déjà confrontée à des défis logistiques et économiques, pourrait voir ses échanges commerciaux avec la France encore compliqués par ces hausses de prix. Les entreprises algériennes, déjà soumises à des coûts de production relativement élevés, pourraient être pénalisées par ces frais de transport supplémentaires, ce qui pourrait freiner le commerce bilatéral.

Un impact potentiel sur les échanges commerciaux

Ces augmentations de tarifs viennent s’ajouter à un contexte déjà tendu, où l’Algérie cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à renforcer son secteur non pétrolier. Les autorités algériennes, en quête de nouveaux marchés pour leurs produits, pourraient se retrouver dans une position moins favorable par rapport à des pays voisins bénéficiant de coûts de transport plus compétitifs. Ce phénomène pourrait aussi influencer les prix des produits importés via le transport maritime, augmentant ainsi les coûts pour les consommateurs et les entreprises algériennes.

Dans ce contexte, des interrogations subsistent quant à l’alignement des tarifs appliqués entre les pays méditerranéens, et sur la manière dont ces nouveaux coûts influenceront les relations commerciales futures entre la France et l’Algérie. Les opérateurs économiques algériens pourraient être amenés à chercher de nouvelles solutions pour limiter l’impact de ces hausses, notamment en explorant des alternatives de transport ou en négociant de nouveaux accords avec des compagnies maritimes concurrentes.

Alors que l’Algérie aspire à renforcer ses capacités d’exportation, notamment dans des secteurs non pétroliers, il reste à voir si ces nouveaux tarifs auront un impact durable sur la compétitivité du pays sur la scène internationale.

Articles relatifs

Leave a Comment