Pêche et Aquaculture : Badani présente les prioritésstratégiques du secteur à l’horizon 2029
Par : Amani H.
Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani, a
présidé une rencontre nationale, jeudi dernier à Alger, pour faire le bilan des
activités du secteur de la pêche pour l’année 2024 et dévoiler les grandes lignes
de la stratégie à mettre en œuvre jusqu’en 2029. Cette réunion, qui s’est tenue
en présence des cadres du ministère et des responsables régionaux, a permis
de tracer les priorités pour la modernisation du secteur, en insistant sur
l’importance de renforcer sa durabilité et son efficacité pour répondre aux
défis actuels.
Dans son discours, le ministre a souligné le rôle stratégique de la pêche dans
l’économie nationale, évoquant les efforts soutenus du gouvernement et
l’attention particulière accordée par le président de la République à ce secteur
crucial pour la sécurité alimentaire du pays. Selon lui, la pêche dispose de
ressources importantes et de capacités de développement permettant de
renforcer sa contribution au développement économique et à la souveraineté
alimentaire de l’Algérie. Il a aussi rappelé que des réformes substantielles
étaient nécessaires pour relever les défis majeurs du secteur, tels que les
impacts du changement climatique, la pollution, la désertification et la
surexploitation des ressources halieutiques.
Mesures de soutien et réformes pour dynamiser le secteur
Dans le cadre de la stratégie gouvernementale pour le secteur de la pêche, le
ministre a mis en lumière plusieurs mesures incitatives mises en place pour
encourager les investissements. Parmi celles-ci, l’accès facilité à des terrains
pour les chantiers de construction et de réparation navale, ainsi que l’octroi
d’autorisations d’importation de navires et moteurs usagés de moins de cinq
ans, dans le but de moderniser la flotte de pêche du pays. De plus, des
incitations fiscales ont été introduites, notamment des exonérations fiscales
pour les activités liées à l’aquaculture et des aides directes à la production de
poissons d’eau douce, comme le tilapia. Ces initiatives s’inscrivent dans
l’engagement de l’État pour une production locale durable et pour renforcer
l’autosuffisance alimentaire dans un contexte économique de plus en plus
exigeant.
Le ministre a également salué l’attention portée par le président de la
République aux conditions de travail des pêcheurs, soulignant les efforts pour
améliorer les infrastructures portuaires et répondre aux préoccupations
professionnelles et sociales des acteurs du secteur. Cette dynamique a permis
de donner un élan nouveau au secteur, mais il reste encore beaucoup à faire
pour permettre à la pêche de jouer pleinement son rôle dans le
développement économique du pays.
Projets stratégiques pour 2025-2029 : durabilité et modernisation
S’agissant de l’avenir, le ministre a détaillé les projets à long terme visant à
transformer le secteur de la pêche et de l’aquaculture d’ici 2029. L’une des
priorités est la promotion de l’aquaculture, notamment celle en cages
flottantes, comme alternative viable face aux limitations de la pêche côtière.
Badani a souligné la nécessité de faciliter les démarches administratives pour
les investisseurs et les jeunes entrepreneurs souhaitant se lancer dans ce
domaine, en particulier à travers des contrats de concession et un
accompagnement ciblé.
La modernisation de la flotte de pêche est un autre objectif majeur pour le
ministère. Le ministre a insisté sur l’importance de remplacer les petites
embarcations par des navires plus grands et plus modernes, capables de
naviguer en haute mer, afin de développer une pêche hauturière plus rentable.
Dans cette optique, la révision du décret exécutif régissant la pêche hauturière
a été finalisée, avec des facilités supplémentaires pour l’intégration des
technologies avancées de navigation, comme les équipements de détection
Sonar et MaxSea, pour améliorer l’efficacité des sorties en mer.
Badani a également évoqué les projets d’amélioration des infrastructures
portuaires, notamment la création d’espaces dédiés au travail des pêcheurs et
l’instauration de services de santé et de sécurité sociale dans les ports. La
création de coopératives professionnelles est également envisagée pour mieux
structurer la filière et coordonner les efforts de tous les acteurs.
Garantir l’efficacité de la stratégie : suivi et engagement collectif
Le ministre a précisé que l’une des clés de la réussite de cette stratégie réside
dans la nécessité de procéder à une évaluation continue des projets, afin
d’ajuster les actions en fonction des besoins du secteur et de corriger les
éventuels dysfonctionnements. Il a mis l’accent sur l’importance de
l’engagement de tous les acteurs, des autorités locales aux professionnels du
secteur, pour mener à bien les projets, en particulier ceux liés à l’aquaculture,
aux infrastructures et à la mise en place de marchés de gros pour les produits
de la mer.
Lors de cette réunion, plusieurs présentations ont été faites sur les progrès
réalisés dans le secteur en 2024, notamment en matière de numérisation des
activités et de formation des professionnels. Une attention particulière a été
portée sur la mise en place de mécanismes de suivi pour le contrôle de la
qualité des produits de la mer et l’accompagnement des projets innovants.
Enfin, le ministre a conclu en soulignant que le développement durable du
secteur de la pêche est essentiel non seulement pour garantir la sécurité
alimentaire de l’Algérie, mais aussi pour contribuer à l’essor économique du
pays. La mise en œuvre réussie de cette stratégie ambitieuse, soutenue par des
réformes structurelles, devrait permettre de positionner le secteur comme un
acteur clé du développement économique dans les années à venir.
