Alger: Journée d’étude autour de l’oeuvre théâtrale d’Abdelhalim Raïs
Samedi à Alger, une journée d’étude a été consacrée à l’œuvre théâtrale d’Abdelhalim Raïs, dramaturge et comédien renommé, figure influente de la troupe artistique du Front de libération nationale (FLN) pendant la Guerre de Libération Nationale. Cette initiative marquait le centenaire de sa naissance. Des universitaires se sont réunis pour saluer l’importance et la richesse de son travail artistique, exprimant leur consensus sur sa grandeur et sa pertinence.
Organisée à l’Institut supérieur des métiers des Arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas), cette journée d’étude a été dirigée par un groupe de docteurs et d’enseignants universitaires venant de différentes régions d’Algérie, parmi eux Makhlouf Boukrouh, Brahim Nouel, Djamila Mustapha Zeggaï, Dalila Dali, Amina Hamani, Mina Merah et Youcef Zafane. Également présents étaient le dramaturge formateur Mohamed Bouiche et le comédien Abdelhamid Rabia.
Cette journée a été l’occasion d’explorer diverses thématiques autour de l’œuvre d’Abdelhalim Raïs, en particulier sa trilogie composée des pièces «Les enfants de la Casbah» (1959), «Le sang des libres» et «Les éternels» (1961), appuyée par «Le testament», écrit au début de l’année 1962. Son travail, qualifié de «capitale», était à la fois un moyen de sensibiliser le public et le peuple algérien, et un outil de propagande pour faire entendre la voix de l’Algérie en lutte contre le colonialisme français.
Les interventions ont couvert divers aspects de l’œuvre d’Abdelhalim Raïs, notamment sa vision artistique et ses techniques créatives, le théâtre de la résistance et celui de l’urgence, une analyse approfondie de sa production dramaturgique, son parcours artistique allant du théâtre à la radio puis au cinéma, ainsi que des études approfondies sur des pièces spécifiques telles que «Dem El Ahrar» («Le sang des libres») avec une approche sémiologique. En outre, il a été question de l’écriture dramaturgique dans le théâtre algérien à travers le prisme de l’approche sémiologique, en se concentrant sur les pièces d’Abdelhalim Raïs.
Les intervenants ont également exploré les dimensions militantes et sociologiques présentes dans l’œuvre théâtrale d’Abdelhalim Raïs, en analysant les didascalies et les procédés implicites utilisés. Ils ont examiné l’intertextualité entre le théâtre et le cinéma dans son parcours artistique, ainsi que l’universalité de son œuvre en la comparant à celle de Federico Garcia Lorca. Un aspect important discuté était la dialectique entre le référent historique et l’imaginaire créatif dans «Les enfants de la Casbah».
Le passage d’Abdelhalim Raïs à la radio et au cinéma a également été souligné, avec des rappels de quelques-uns de ses films, notamment «La nuit a peur du soleil» (1971), «L’opium et le bâton» (1971) et «El Moufid» (1978).
Cette journée d’étude est organisée pour explorer l’œuvre théâtrale d’Abdelhalim Raïs, alias Boualem Benraïs (1924-1979), et envisager des projets de recherche ultérieurs. Un colloque national est prévu pour octobre 2024, suivi de la publication d’un livre d’études sur son travail, en complément à celui édité par feu Salah Lembarkia.
APS