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Relance des entreprises économiques publiques : Est-ce raisonnable et surtout quel en sera le coût ?

C’est le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun qui l’a annoncé devant les députés de la nation en déclarant que la prochaine année sera l’année de la relance du secteur des entreprises publiques économiques. Cette relance sera basée essentiellement sur la bonne gouvernance permettant de facto la relance de toutes les unités qui sont à l’arrêt.
Le fait que cette déclaration intervient lors d’une séance d’audition tenue par la commission de l’industrie et de la planification à l’APN nous renseigne sur l’importance d’une telle mesure surtout avec la nomination d’un nouveau premier ministre ce qui suppose qu’une nouvelle équipe gouvernementale censée menée à bien cette relance. Le ministre sera maintenu ou remercié, c’est en tous cas une question qui se pose d’elle-même.
Sur un autre registre, l’actuel ministre a présenté aux membres de cette commission des chiffres qui nous renseignent aussi sur cet épineux problème et de les citer «11 groupes et holdings, 182 entreprises, et une entreprise spécialisée dans l’analyse et la prospective, ainsi qu’une université industrielle » forment l’ensemble des entreprises publiques et leurs compositions. Plus concrètement, l’état de ces entreprises se définit comme suit : 31 entreprises à l’arrêt quant à celles qui feront l’objet d’une relance est de 51 unités.
C’est un état catastrophique de par son ampleur car il faut prendre en compte la durée de ces entreprises qui sont à l’arrêt et combien emploient-elles de salariés avec la détérioration de leurs équipements et autres outils de production. Pour le personnel, beaucoup de ces travailleurs ne sont plus opérationnels du fait de leur stagnation à cause d’une absence criarde de recyclage avec les nouveaux modes de fonctionnement. Comment alors redimensionner ces entreprises, leur personnel et les équipements pour qu’ils soient, d’abord rentables et ensuite compétitifs. Difficile équation qui exige, en plus de crédits colossaux mais surtout une main d’œuvre plus qualifiée et moins rentière.
Il n’est un secret pour personne que pour ces entreprises publiques économiques, la plupart des salariés et à leur tête leurs dirigeants se caractérisent par une paresse pour voir une grande partie d’entre eux chômer à longueur d’années si ce n’est que pour être transportés, nourris dans les cantines et forcément être payés avec quelquefois des primes collectives et individuelles. Toutes ces dépenses, au demeurant très onéreuses pour le trésor public, ne prennent pas en considération les autres charges d’exploitation, ce qui revient à dire que ces entreprises engloutissent des budgets faramineux sans retour et les récents chiffres concernant leurs dettes s’élèvent à des milliards de dollars.
La démarche du ministre suscite quelques appréhensions sur ces entreprises pour les faire renaître « de leurs cendres », sachant que les plus méritants de leurs cadres ont quitté leur poste pour s’installer à leur compte, c’est dire que la véritable ressource humaine fera défaut si l’on tient compte de leur expérience.
Honorer une énième fois les dettes de ces entreprises tout en assurant la paie des travailleurs au chômage technique risque d’être contreproductif à l’heure où la relance économique bute sur ce type de réflexe qui ne font plus recette. Privilégier en revanche certains secteurs stratégiques comme le transport peut s’avérer utile non sans une réglementation qui impose des objectifs de résultats, car pour d’autres unités, dites de production, mieux vaut privatiser et libérer tous ces travailleurs qui ne faisaient qu’être présents sur les lieux de travail au même titre que tous ces supers patrons qui siègent au niveau des holdings, jouissant de privilèges sans limites avec des salaires mirobolants dont la plupart sont des sexagénaires voire septuagénaires.
La notion de « public » a fait son temps, elle a certes, généré quelques résultats mais pour la plupart a été un lourd fardeau pour le trésor public et cette vision ne peut plus persister en raison du contexte qui exige un changement presque, radical.

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