En #Afghanistan, les talibans seuls aux commandes
Après le départ des Américains, mardi 31 août, les fondamentalistes islamistes, dont les principaux dirigeants se sont réunis à Kandahar, vont devoir gérer une économie à l’arrêt.
Ce n’est pas la victoire que les talibans attendaient. En entrant dans Kaboul, le 15 août, ils pensaient garantir la paix après quarante ans de guerre, mais la violence a repris avec les attaques de l’organisation Etat islamique (EI). Ils espéraient inspirer la confiance, mais des milliers d’Afghans continuent à vouloir quitter le pays, alors que prend fin, mardi 31 août, le pont aérien organisé par les Etats-Unis et ses alliés. Ils croyaient être capables de faire repartir le pays, mais la colère gronde déjà dans les villes, où l’économie est à l’arrêt total. Ils ne doutaient pas de l’unité du mouvement, et ils voient poindre des rivalités internes.
Le départ des Américains d’Afghanistan, après vingt ans de présence dans ce pays, aura été chaotique jusqu’à la dernière heure. Dimanche après-midi, la population kaboulie a encore cru qu’une nouvelle explosion, non loin de l’aéroport, venait de frapper des civils, là où se sont massés, pendant quinze jours, des dizaines de milliers de candidats au départ. L’armée américaine a cependant vite confirmé qu’il s’agissait d’une frappe de l’un de ses drones contre un véhicule conduit par un kamikaze de l’EI qui, selon le Pentagone, menaçait de le faire exploser près des soldats étrangers encore présents. Il resterait sur place moins de 4 000 militaires américains sur les 5 800 envoyés pour sécuriser l’opération d’évacuation.
La veille, en représailles à l’attentat du 26 août, qui a tué plus d’une centaine de personnes, dont 13 militaires américains et deux soldats britanniques, les Etats-Unis avaient déjà procédé à une frappe similaire. Dimanche, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a affirmé que les cibles visées « étaient des opérateurs et organisateurs impliqués dans le transport et la confection d’engins explosifs ». Deux ont été tués et un blessé. Ils appartenaient, a-t-il ajouté, au mouvement djihadiste, dont la branche Etat islamique au Khorassan (EI-K) a revendiqué l’attentat. Il reste « 300 Américains ou moins » à évacuer, a déclaré, le même jour, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken.