Actualités Economie 

LE MOIS SACRE, REVELATEUR D’UNE GRAVE CRISE ECONOMIQUE…LA PANDEMIE A EU RAISON DES BOURSES MENAGERES

C’est le mois de toutes les gâteries, de tous les excès et du coup, les gens ne font pas dans la dentelles pour s’en donner à cœur joie pour faire des dépenses incroyable sauf que pour cette année, la crise est passée par là et a affecter tout le monde pour voir et constater de visu une récession qui n’a pas fini de dévoiler tous ses secrets et surtout ses drames.

Il fut un temps où le mois de Ramadhan révélait bien des surprises chez beaucoup de famille qui ne lésinaient pas sur les dépenses pour se lâcher complètement et débourser des sommes exorbitantes, en attendant celles qui concernent les fêtes de l’Aïd El Fitr.

Pour se faire une idée exacte, nous avons attendu la première semaine s’écouler pour mieux apprécier le changement dans le comportement de nos citoyens en ce mois de jeûne. Jadis, c’est, dès le premier jour, la frénésie pour les achats de toute sorte prend une grande partie de la population, mais c’est surtout deux ou trois heures avant la rupture du jeûne que les gens commencent à s’affoler pour faire des emplettes, drôles, onéreuses et pour la plupart, qui finissent à la poubelle.

D’autres, par contre, profitent de cette aubaine pour vendre n’importe quoi, mais c’est surtout, ces artisans qui font dans la confiserie traditionnelle, le Bourek, les charbates et bien d’autres gâteries qui font saliver nos jeûneurs.

A Constantine et à l’instar des autres grandes villes du pays, cette dernière avec ses traditions ancestrales ne déroge pas à la règle pour faire de ce mois, une grande fête où les gens adoptent d’autres attitudes et d’autres comportements. En effet et si pour beaucoup, le travail se retrouve relégué au second plan, du moins pour tous ces fonctionnaires qui se retrouvent à ne rien faire sinon, à faire des achats selon la discussion qui a prévalu dans les bureaux de leur administration, d’autres, en revanche saisissent cette opportunité pour se reconvertir en professionnels dans le commerce en tous genre et faire des dividendes à couper le souffle.

Rétrospective oblige, durant les années 1980 et bien avant, beaucoup de ces opportuniste ont fait leur beurre en confectionnant, surtout la fameuse zlabia et autres meguirgchètes en profitant de la bonté de l’Etat car il subventionnait de manière indéniable des produits de première nécessité à l’image du lait, du sucre, du blé, de la farine et bien d’autres produits qui ont fait le bonheur de ces gens et plus particulièrement les pâtissiers. Cette manière de faire est encore d’actualité puisque les nouveaux fabricants de Kalb El Louz et de la pizza, profitent de la subvention des mêmes produits de première nécessité. Récemment, avec ce début de crise de la semoule, beaucoup se sont posés la question de savoir ou se trouvent tous ces sacs de blé qui inondaient tous les commerces, la question était simple, ils étaient stockés chez ces mêmes transformateurs qui avaient englouti des tonnes. Un homme, bien au fait de la situation nous déclare : «  Vous savez qu’un seule fabriquant de Qalb El Louz qui travaille moyennement, a stocké dix quintaux de semoule et dix quintaux de sucre et c’est la même chose chez celui qui fait dans la pizza de seconde zone, à l’instar de tous ces nouveaux artisans qui font du pain et de la galette, lors, l’équation est simple, l’Etat encourage ces fauteurs de troubles, ces profiteurs et ces parasites qui profitent des subventions accordées, en principe aux indigents »

C’est la triste réalité de cette histoire de subvention, la dernière étude menée par le CNESE a fait ressortir plus de 17 milliards de dollars dédié aux subventions qui profitent, en réalité aux nantis et à ceux qui ne sont pas dans le besoin. En effet, si pour une famille modeste, ses besoins en semoule, en sucre et en huile, sont de l’ordre de 25 kilogrammes, 5 litres d’huile le mois et une dizaine de kilogrammes de sucre par mois, quels seront, alors les besoins de ces artisans pour répondre à une demande sans cesse croissante de leurs produits ?, c’est cela le grand déséquilibre financier qui nous cause bien des désagréments mais surtout une grande injustice et ce depuis des décennies.

Toutefois et pour cette année qui a vu une nette évolution quant à la situation sanitaire, née de cette pandémie liée au corona virus qui a impacté toute la planète, notamment sur le plan économique. On s’en souvient le mois de Ramadhan passé où, confinement oblige, la carême s’est déroulé dans des conditions, presque, surréalistes quand on pense que l’on ne pouvait pas sortir après le ftour, ne serait-ce que pour prendre un café ou un thé et pour d’autres faire les Taraouih. Une situation qui a lourdement affecté le moral des gens, mais pas que, puisque durant la journée, les gens étaient privés de leurs gâteries et ce sont des milliers de commerces qui n’activaient plus.

Morosité, stress, scepticisme, crainte ont été les sentiments qui ont présidée dans le comportement des citoyens qui ne juraient que par une sortie de crise qui tardait à venir. En effet, car au-delà de ces appréhensions, les poches étaient bien vides et pour beaucoup, c’était la descente aux enfers où la dèche avait pris le dessus.

Cette année et après bien des palabres, la situation a connu une nette évolution, le confinement s’atténuait graduellement pour être complètement évacué malgré d’autres wilayas qui sont encore sous confinement et les commerces avaient ouvert, notamment ces artisans, longtemps pénalisés et qui ont connu, véritablement des jours sombres, au même titre que tous ces cafetiers, restaurateurs, coiffeurs, chauffeurs de taxis et de bus, pour ne citer que les plus en vue.

Ainsi, cette année semblait prometteuse pour tout le monde qui retrouve une certaine joie et vivre et partant reprendre les affaires pour récupérer un tant soit peu toutes ces pertes, pour la plupart, colossales. Cependant, force est de constater que toutes les prévisions pour ce mois n’avaient tenu compte de l’impact de la pandémie qui a généré une crise profonde qui va s’étaler sur des années et le constat reste catastrophique si l’on regarde attentivement ce qui se passe durant ce mois qui a toujours profiter aux commerçants, aux producteurs et aux affairistes, sauf qu’il n’en fut rien ou presque. Les échoppes qui faisaient agglutinés beaucoup de gens par les produits qu’ils commercialisent à l’image des pâtissiers ou ces nouveaux restaurateurs qui vous concoctent de la loubia, de la doubara et bien d’autres plats à emporter, n’ont plus la  cote, même ces étales qui font lécher les babines aux plus coriaces, ces  experts du bourek qui s’évertuent à vous faire un mélange qui ira vous perturber tout votre système digestif, mais qui détourne l’attention de vos sens en optant pour la confection d’un énorme bourek., cette année, malheureusement, l’engouement pour ces achats est pratiquement nul, ceux qui étaient connus sur la scène publique n’arrivent plus à écouler le quart de ce qu’ils avaient l’habitude de faire, idem pour ces étales de pizzas réservés aux foyers modestes et c’est pire pour les autres produits spécifiques à ce mois de générosité qui a tant souri aux commerçants, mais avec cette crise, l’avenir semble nous réserver bien des surprises, mais ce qui est sûr, c’est que rien ne sera plus comme avant, c’est une nouvelle ère qui se dessine.

Articles relatifs

Leave a Comment