LA DOULEUR DES MALADES AGES ET LA DETRESSE DE LEURS PROCHES ,LE MAILLON FAIBLE D’UNE SANTE PUBLIQUE DEFICIENTE
Par : Noureddine Benouar
Pourtant l’espérance de vie gagne du terrain en raison de plusieurs paramètres, la principale a été l’indépendance du pays et en cela l’hygiène devient plus accessible en commençant par l’eau et le savon. Ensuite, la gratuité des soins a fait le reste non sans une alimentation, désormais riche contrairement à l’état miséreux dans lequel les algériens vivaient sous le joug colonial.
Cependant et au lendemain de l’indépendance, des médecins visionnaires savaient qu’une telle progression allait engendrer des conséquences insoupçonnées eut égard aux bouleversements que la société algérienne allait connaître tant sur le plan alimentaire que comportementale avec en sus un début, presque tonitruant de ce qu’il allait advenir le cauchemar de tous, la pollution puisque nos poubelles et partant nos décharges étaient pleines à craquer dans une anarchie qui perdurent jusqu’à nos jours. Encore faut-il souligner qu’en matière de décharges, il n’y a pas que les déchets ménagers, les autres plus virulents et beaucoup trop nocifs et surtout en quantité incroyables inondaient beaucoup d’espaces, notamment les déchets des hôpitaux et de certaines usines qui déversent leurs déchets à mêmes nos cours d’eaux. Cela devait durer des années voire des décennies et l’on peut, à juste titre s’inquiéter non seulement de l’air que nous respirons, mais surtout de l’eau que nous buvons à partir des puits et autres nappes phréatiques, fortement polluées.
De toutes ces conséquences, on ne peut nier de ce qu’il adviendra de nos semblables , particulièrement les plus démunis, incultes sans moyens pour se prémunir devant tant de microbes et de bactéries. Du coup ce sont nos structures sanitaires qui sont bondées d’homes, de femmes, d’enfant et surtout d’hommes âgés qui n’arrivent plus à vivre dans de telles conditions, eux qui nous racontent qu’à leur époque, tout était sain. On imagine le bouleversement qui se déclenche dans leur métabolisme, car si pour les uns, ce sont des maladies assez connues come le cancer, d’autres pathologies, plus sournoises les atteignent avec des répercussions dramatiques.
Il s’agit en effet de maladies dégénératives qui touchent une grande partie de nos aînées sauf que ces maladies, leur diagnostic est toujours tardif en raison de prise en charge quasi nulle, c’est ce qui end les médecins complètement démunis pour apporter le moindre palliatif et du coup ce sont les grands médocs qui ne font que calmer ou plutôt endormir les patients jusqu’à leur grand et définitif endormissement. Pendant ce temps, ce sont les parents qui subissent de plein fouet toutes ces transformations quant aux habitudes de leurs parents dont on ne reconnaît aucun geste ni aucun mot. Les contacts deviennent difficiles, voire impossible pour certains et c’est le début d’une tragédie qui se termine, presque mal et ce jusqu’à la mort du défunt. Le pire, c’est que devant ce constat impitoyable, les proches ont recours aux cliniques privées qui leur préconisent des traitements d’urgence, des interventions chirurgicales comme cela a été le cas pour une octogénaire où le chirurgien orthopédiste a jugé utile de pratiquer une intervention en lui implantant une prothèse sans toutefois rassurer ses proches d’une guérison même partielle.
Du coup, c’est le traumatisme de la patiente qui la touche au plus profond d’elle-même, car non seulement ce sont les douleurs atroces qui lui font terriblement mal, mais son subconscient atteint lui joue des tours pour tomber dans une démence insurmontable et la pauvre vieille dame délire pendant toutes ses nuits en criant ameutant toute la famille qui ne sait plus quoi faire. On fait appel à un neurologue puis un psychiatre, car le chirurgien a complètement disparu et de traitement en traitement, la pauvre malade devient un cobaye sauf que la douleur est toujours présente devant l’impuissance de ses proches qui commencent à se culpabiliser quant aux choix qu’ils ont du faire sur conseil, prétendument médical. Le hic, dans cette histoire, c’est que dans tout notre système de santé, on ne retrouve pas toutes ces gardes-malades, diplômés pour prendre en charge ces malades un peu spéciaux puisqu’ils sont demandeurs de soins très précis avec en sus un côté psychologique rassurant tant pour le malade que pour ses proches. On se contente alors de ramener n’importe qui pour peu qu’il soit présent à l’effet d’avertir en cas d’urgence et son travail ne se limite qu’à faire boire et manger au malade.
Ce cas n’est pas anodin, ce sont plusieurs familles qui le vivent, d’abord par la cupidité de certaines cliniques qui ne jurent que par les interventions chirurgicales, très onéreuses au demeurant mais surtout inefficaces au regard de l’avancée d’une maladie mais ce qui reste encore plus problématique, ce sont tous ces malades atteints de maladies neuro-dégénératives dont personne ne peut s’en occuper fautes de professionnels et ce sont des drames qui deviennent souvent de grands sujets de discussions à l’occasion de fêtes ou de décès puisque chacun y va de sa propre histoire et de sa propre expérience pour un parent qui est passé par ce tunnel de la mort, atroce et dont les proches seront impactés pour toujours.