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LES SPECULATEURS, UNE RACE QU’IL FAUT ERADIQUER , RIEN NE LES ARRETE DANS LEUR CUPIDITE ET LEUR AVIDITE

Par : Noureddine . Benouar

Il fut un temps où acheter un mouton pour la fête du Sacrifice était un évènement heureux et c’est le papa, fier de ses économies pouvait faire plaisir à toute sa famille en tentant d’acheter le meilleur bélier, le but étant de se rapprocher des préceptes de notre religion en perpétuant la tradition d’Abraham malgré que cet acte ne constitue guère une obligation pour les musulmans. L’heure était à la joie et aux festivités où les enfants attendaient avec impatience l’achat de leur mouton tandis que les mamans préparaient minutieusement la maison en entreprenant un nettoyage de fond en comble non sans concocter quelques gâteaux pour l’occasion. Plus laborieuses, ces mêmes mères de familles s’évertuent à rassembler quelques ustensiles spécifiques à l’égorgement du mouton, à l’image d’une coutellerie et de tous ce qui va avec. Pour les pères, ce sont d’autres actions qui doivent être exécutées avec minutie, telles l’aiguisage des couteaux et de l hache, mais aussi pour les adeptes des brochettes, du charbon et un bon barbecue. Certains, s’offrent même le luxe d’acheter de nouveaux habits, tandis que d’autres font don de quelques moutons aux plus démunis dans une discrétion, presque totale.

De nos jours, l’heure est à la spéculation sous toutes ses formes, puisque, non seulement, ce sont les maquignons qui tiennent le haut du pavé dans leur cupidité, les autres commerçants de circonstances s’invitent pour en rajouter une couche en profitant de cette aubaine en démultipliant leurs profits sans vergogne. Il y a tous ces marchands de légumes et de fruits qui affichent des prix insensés à l’image de la courgette, très prisé pour le couscous du deuxième jour, comme le veut la tradition quant aux fruits, c’est de la folie pure puisque les vendeurs savent que leurs clients potentiels pour ces jours de fêtes doivent acheter ses fruits pour des visites nécessaires, et entrantes dans la tradition. Et comme cela fait des émules, voilà encore que ces tous petits marchands d’herbes et de persil s’y mettent de la partie pour augmenter les prix de ces petites bottes tout en s’assurant de diminuer leur contenu. Rien ne les arrête, pire, ils se manifestent avec une arrogance inouïe. D’autres, plus vicieux, vendent les accessoires pour la fête dont le fameux charbon et les baguettes de brochettes. Même les prix des sachets de congélation ne font pas exception dans une frénésie inexplicable pour le plus prestigieux des économistes.

Résulta des courses, l’exaspération est à son comble pour voir tous ces pères de familles, malheureux à l’idée que leur famille ne pourra pas égorger son mouton, sinon, pour certain au prix de prêts qu’ils mettront longtemps à payer. Cet état de fait ne peut que susciter de la colère et de la désillusion, voire de la trahison pour ceux qui pensent que c’est avant tout une fête religieuse et qu’à cet égard, la solidarité devrait primer. Une réalité bien amère et dont l’Etat ne peut rien faire sinon abdiquer et laisser libre court à tous ces spéculateurs qui jubilent à chaque occasion de fête.

Des têtes pensantes n’ont eu de cesse d’appeler à boycotter ces achats de mouton à coups d’arguments réalistes et qui concernent tout le monde, mais rien n’y fait. Il n’y  a point de suivi, sinon, cela aurait pu constituer une première et dénote même le degré de maturité des citoyens algériens pour qu’ils puissent démontrer leur résilience, pourtant légendaire. La citoyenneté, c’est cela aussi, la société civile doit s’impliquer contre la lute contre ces barons qu’on peut assimiler même aux trafiquants de drogues, puisqu’ils véhiculent des ondes négatives, sources de grands mécontentements.

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