DOSSIER ANSEG : UNE AUTRE HISTOIRE DE CORRUPTION GENERALISEE
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ORDONNE L’OUVERTURE DES DOSSIERS LITIGIEUX
Par : N.BENOUAR
- Beaucoup de personnes vont être inquiétées par cette injonction du chef de l’Etat qui entend apurer cet épineux dossier qui a impacté lourdement le trésor public, mais plus encore, l’impunité qui a présidée quant à l’octroi de crédits colossaux sans garde-fous ni contrôle et encore moins de suivi. C’était un grand bazar qui a profité aux relents de la Issaba dont la plupart en étaient les soutiens invétérés.
Ce sont des milliers de jeunes et moins jeunes qui ont profité des largesses d’un dispositif qui n’était nullement efficient pour répondre convenablement aux résultats escomptés et pour cause, les pouvoirs publics de l’époque qui l’ont pensés se voulaient plus des mécènes que des responsables compétents pour accompagner ce dispositif moindre dégât. Les dégâts sont incommensurables pour le trésor public puisque les pertes se chiffrent en milliards de dinars. C’est pour ces raisons que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors du dernier Conseil des Ministres a ordonné la mise en place d’une commission chargée d’apurer ce dossier si lourd puisqu’il a profité dans une large mesure dans la corruption et la dilapidation des deniers publics à une échelle incroyable.
Il est aisé pour n’importe quel citoyen d’en savoir beaucoup sur ce dispositif puisque pour nombre d’entres eux, il y a toujours, qui d’un voisin, d’un fils ou d’un ami qui a bénéficié de crédits importants et qu’à l’issue, tout disparu dans la nature, voire pour l’achat d’un visa à coups de millions. Le comble, c’est que pour certains, ils ont été convoqués par les banques et même la justice sans toutefois parvenir à rendre tous ces crédits. Les cas sont très nombreux et datent de plusieurs années, cela s’explique en grande partie par cette fracassante déclaration de l’ancien premier ministre, Abdelmalek Sel qui disait : « Qu’ils se marient avec l’argent de l’ANSEL ». C’est tout dit pour que ce dispositif et ses crédits ne puissent que profiter aux relents de la ISSABA qui les a générés. Il est utile de citer quelques exemples qui ont défrayé la chronique à l’image de toutes ces agences de location de voitures pour voir des jeunes filles jouir de quatre ou cinq véhicules de tourisme flambants neufs et qui n’ont profité qu’à leurs familles ou leurs amis dont certains les ont utilisés pour faire les chauffeurs de taxis frauduleusement. D’autres, ils les ont carrément vendus pour d’autres desseins sans qu’ils puissent être inquiétés outre mesure. C’est la même procédé pour celles et ceux qui ont acquis des équipements pour la restauration rapide, sauf que pour les bénéficiaires, en jouissant d’un crédit se chiffrant à presque un milliard, les tentions étaient grandes puisque, dès leur acquisition, ils les ont bradés à 30, 40 voire 50% de leurs prix d’achat. Ceux qui ont bénéficié de crédits pour l’achat de camions utilitaires ou de ces camons frigorifiques, ont agi de la même manière puisque sans réels accompagnements, les titulaires de ces engions ont travaillé dans l’opacité dont certains nous ont même déclaré que l’Etat les couvre et ne contrôle nullement ce qui peut advenir en cas d’échec, c’était dans l’air du temps que de magouiller.
En terme de magouille, c’était si implicite que les concernés trouvaient que ce dispositif leur permet toutes les dérives et de nous expliquer que cela commençait déjà avec les conseillers de l’ANSEG qui exigeaient pour certains une « obole » pour défendre leur dossier, surtout ceux qui demandaient la création d’agence de location de voiture ou l’achat d’un camion, d’ailleurs en cette période, les dossiers de ces cas étaient si nombreux qu’on a décidé au niveau de l’agence de les réduire, voire de ne plus les accepter et c’est là où la corruption battait son plein. Les banques qui étaient associées à ce dispositif n’étaient pas en reste puisque un grand nombre de leurs fonctionnaires imposaient carrément des barèmes pour les bénéficiaires en pourcentage selon les crédits accordés et c’était selon quelques exemples des pourcentages qui varient entre 10 et 20% du montant alloués. Des noms même de responsables de banques circulaient dans les places publiques pour orienter les bénéficiaires chez eux afin de conclure le deal. C’était du délire et chaque responsable le savait sauf que pour seule réponse, « C’est l’Etat qui veut ainsi et surtout ne parlez surtout pas de contrôle ou de suivi ».
Si la commission en charge de cet épineux dossier venait à faire du bon travail, ce sont des milliards de dinars qui peuvent être récupérer sous diverses formes, car pour l’ensemble des équipements achetés, la plupart sont inexploitables en raison de leur délaissement, si ce n’est complètement des destructions en règle et dans ces cas ce sont des emprisonnements en grand nombre de leurs auteurs, à part ceux qui ont fui le pays et pour beaucoup, ce sont les candidats à la « Harraga ».
En revanche, beaucoup d’honnêtes citoyens n’attendent que ces décisions courageuses pour que les auteurs de ces méfaits soient traduits en justice, car c’est avant tout une histoire d’injustice qui n’a que trop durer et qu’il est du devoir des pouvoirs publics de s’y impliquer avec toute la rigueur qu’impose ce brulant dossier.