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BOUHADJAR UNE CONTREE SYNONYME DE MANQUE ET MARGINALISATION  

P ar Tahar BOUDJEMAA

Profitant du beau temps, je me suis rendu à Bouhadjar une contrée que j’ai quittée il y a un peu plus de trente ans. Enjambant les ruelles, j’ai rien constaté de changer. Pire cette daira au bout du monde a une  population qui a triplé passant de 15 mille à presque 46 mille. Ses rues n’ont pas changé d’un iota, les canalisations d’eau éventrés le liquide précieux coule à flots alors qu’au niveau de plusieurs quartiers les habitants rient soif. Les chaussées sont à 90% truffées de crevasses.  Confiées à un entrepreneur pourtant de renom au lieu de les soigner, il s’est contenté de les recouvrir d’asphalte qui s’est détaché les six mois qui ont suivi. Les élus de l’époque par complaisance ont fermé les yeux. Aussi de nombreux automobilistes ayant ces derniers jours emprunté la chaussée qui descend de la mosquée vers le siège de l’APC gérée par une vieille amitié «  El Hadj Chaffai » dont son cousina travaillé en ma compagnie au bureau d’El Moudjahid rue Condorcet Annaba, ont laissé des plumes. Le souk de Bouhadjar est à la même place. Pour ce qui concerne le marché à bestiaux ( ovins, caprins, bovins) qui se tient tous les dimanche, il a cédé sa terrain à un lycée flambant neuf. Un lycée qui accueille dans la majorité les lycéens des communes de Hammam Beni Salah et Oued Zitoun. Plusieurs amis ou élèves qui étaient dans mes classes ont quitté ce monde  hypocrite. Bouhadjar est une daira qui chapeaute administrativement quatre communes rurales sans ressource. Ces dernières sont souvent à la merci de la subvention étatique. Les opportunités capables de renflouer les caisses communales sont abandonnées à leur triste sort. «  la terre ne rapporte plus », nous avisent des agriculteurs.  « Les moyens d’exploitation coûtent chers » ajoute un autre. Les élus n’ont rien à donner aux citoyens qui les ont portés à ce fauteuil de maire épineux. Bouhadjar, c’est une localité qui se compose de plusieurs cités . Les plus importante en habitant sont celles de Bouguermaa située sur les hauteurs, celle la l’ancienne cité  complètement rénovée par les occupants de leurs propres argent sans aide étatique. Bouhadjar est le chef lieu de daira des quatre communes, à l’extrême sud est du chef lieu de wilaya « El Tarf ». C’est une agglomération qui vit dans l’isolement le plus total. Une seule chaussée «  la RN82 la relie à El Tarf et Souk Ahras distant de 43 km. La population vit de la pratique agricole. Les populations des trois autres communes sont plus lotis que ceux du chef lieu de daira en plus du travail de la terre nourricière, les citoyens peuvent se permettre l’élevage bovin, caprins et ovins. Un éleveur nous apprend qu’il craint les écumeurs de bétail. Ils sont si nombreux que parfois l’envie leur prend de vider nos bergeries.  En dépit de quelques infrastructures les habitants n’ont rien reçu en contrepartie des sacrifices. Plus de 80% de la population a donné un fils à la révolution. Bouhadjar compte aussi beaucoup de Moudjahids. Un grand nombre des habitants occupent des logements précaires en l’absence d’un programme de logements conséquent.  Hocine, la quarantaine environ attend un logement depuis sept an. «  Mes demandes de logement somnolent encore dans les tiroirs de l’APC » souligne t-il.  Les occupants de cette agglomération dont ses habitants ont donné des leçons de bravoure aux colons français avouons le est marginalisée.  Bouhadjar selon l’histoire qui m’a été racontée autour d’un café par un des habitants est une des plus anciennes communes. Elle date de l’avant indépendance. A l’image des autres populations de cette contrée loin des yeux des réels décideurs, elle manque de tout.    Bouhadjar un village où il fait bon vivre si les gestionnaire lui ont donné les atouts pour se développer. Les habitants aux conditions sociales laissant souvent à désirer sont constitués de paysans, d’éleveurs, de moudjahidines qui ont fait face a la colonisation en donnant les meilleurs de ses fils. Bouhadjar  après cette révolution a connu encore des victimes, plusieurs victimes tuées par les mines de Charles et Maurice ou mutilés d’un membre,  des deux parfois. La situation de ces derniers pères de famille victimes d’une colonisation  est misérable. Bouhadjar est à 43 km du chef lieu pour l’atteindre il faut être très prudent car la seule route sinueuse lui menant est truffée par endroit de crevasses et de virages très dangereux pour ne pas dire souvent mortels. Pour étancher leur soif, les habitants ont souvent recours aux puits et aux quelques sources naturelles. Le barrage effet de sécheresse se vide de sa substance. Les bornes fontaines qui rendaient des services ont disparu, saccagées.  Bouhadjar en dépit des licences de transport attribuées est isolée. Les promoteurs de transport ne partent plus du chef lieu de wilaya après dix sept heures. Les fonctionnaires de cette contrée employés dans les différentes administrations éprouvent des difficultés pour les rejoindre leurs lieux de travail. Il en de même pour les enseignants affectés dans les différentes communes.   Louisa, Fadila ou autres  affectées dans des écoles de cette daira se lèvent à cinq heures pour prendre le premier bus. Depuis  l’indépendance, ce village n’arrive pas à sortir d’un enclavement forcé, les habitants n’ont rien eu en contrepartie des sacrifices consentis durant la révolution. «  Les politiciens n’ont pas assuré le programme spécial décide au bénéfice de cette région dans les années 80 » nous renseigne un ancien fonctionnaire. La marginalisation a continué peu de logements dans les trois volets ont été réalisés depuis l’année où la ville d’El Asnam a tremble. C’était il y a quarante deux ans presque. L’eau demeure l’éternelle préoccupation des pères de famille et des ménagères. L’Etat a beaucoup misé dans le secteur éducatif d’un seul collège en 80 l’on enregistre pas moins d’une dizaine et de trois lycées. Des infrastructures qui ont épargné les jeunes lycéens et collégiens de longs déplacements «  El Kala 80 km ou Souk Ahras 43 km. Dans un passé  lointain, rare sont les filles autorisées par leurs parents à poursuivre leurs études secondaires ou universitaires. A présent, Bouhadjar compte des médecins des juges des ingénieurs des professeurs dans le sexe féminin. Malgré le manque que cette population endure, elle a les yeux rivés sur l’Algérie Nouvelle qui apportera sans aucun doute à l’ensemble de la population. Pour se soigner, les habitants sont contraints de se rendre au chef-lieu de la  wilaya. “La polyclinique et l’hôpital sont loin de répondre aux besoins des citoyens. L’équipement médical y est insignifiant, et les personnels paramédical et médical sont insuffisants pour assurer une réelle couverture sanitaire de la population du village”, disent les habitants.

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