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Esprit moutonnier…

Difficile est l’explication de la servitude, de la dépendance. A l’Indépendance, le berger marchait devant et, les moutons se pressaient derrière. Aujourd’hui, ça change… Hors toute manipulation politique ou autre, ce simple constat nait après avoir parcouru nos réseaux dits sociaux. Moutons et bergers ne s’y comptent plus et, tous jugent, accusent, condamnent ou dénigrent au gré d’une météo difficile à décrypter pour l’espèce humaine, en enclos animalier…

Du coup, les moutons se sentent oubliés, perdus, s’ils n’entendent plus leur berger. Là, les choses se gâtent et, la discipline moutonnière vole en éclats. Qui va donc prendre soin de lui, qui va le protéger des loups, de la pluie, des maladies ? Le berger, pardi ! Manque de pot, ce berger n’est plus là pour que tous les moutons puissent brouter à leur gré. Plus de Mohamed Boukherouba (…) et, plus de discipline moutonnière, donc. Ceux qui ont des idées, en prétendant être bergers, sont traités de moutons noirs et, leurs solutions deviennent problèmes. Les bêlements se font alors persistants, les âneries avec ! C’est que le mouton noir a une très mauvaise réputation, celle d’autocratique, de despotique. Bref, dans le troupeau, faut pas être différent des autres. Tout ce préambule, cette parabole moutonnière, pour dire que les réseaux sociaux tendent à devenir fléaux, avec ce virtuel faussement collé au réel. Amis, profils, identités etc.., passent de la vie réelle au virtuel bien irréel, juste en un clic. Par conséquent, les moutons se perdent dans le troupeau du faux, du faux-semblant humain. Ces moutons, fussent-il noirs, blancs ou roux, se prêtent à tous les écueils incompatibles avec un monde qui avance intelligemment, pas en mode bêlements et âneries. Les changements qu’ils soient sociaux, économiques ou politiques passent par un ordre à respecter, pour que soit écouté ce peuple, parait-il, en bisbille avec l’autorité, sous toutes ses formes. ‘’La sécurité du pays, avant tout !’’, aurait rétorqué cette autorité, hantée par la ‘’fawda’’ et la ‘’fitna’’ à tous les étages. Normal, la menace extérieure tend à se convertir en menace intérieure quand ce peuple ne veut plus être traité de moutons de Panurge en se faisant, ô paradoxe, les suiveurs et relayeurs d’un tas de rumeurs affichées quotidiennement sur les réseaux sociaux et les sites du presque (…) presse électronique. Résultat des courses à l’info qui croit faire le buzz : le pays se retrouve baigné dans une ambiance où la rumeur l’emporte sur la connaissance et l’intelligence ! Là où le débat est nécessaire, pour aborder la réalité avec son lot de complexités, il est rendu quasi  impossible. Chacun est, s’aligne ou s’assigne, à un camp bêlant et assourdissant d’inepties. L’Algérie nouvelle, c’est celle qui laisse ouvertes les portes du changement, les portes de l’émancipation par la compréhension, la culture, le savoir et l’écoute de l’autre. Il ne pourrait en être autrement. C’est une langue naturelle qui parle de progrès et que tous comprendront, de haut en bas sur l’échelle socio-économique et politique. Quant aux tentatives de récupération, aux pseudo-intellos, se targuant d’être voix du peuple, depuis le temps, on les connait assez pour qu’on ait envie de silence dans la bergerie…

Et si le Hirak n’a pas réussi à convaincre, après avoir barré la route au fameux 5ème mandat, cela est dû pour l’essentiel à cette bergerie porteuse de paradoxes, d’opportunismes et de pulsions haineuses contre la nation et contre le peuple, le vrai, pas celui du virtuel…

Par : Nini Mourad

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