Tebboune à Tosyali : cap sur le premier train historique de minerai
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné jeudi le coup d’envoi de la 33e Foire de la production algérienne en insistant sur l’accélération des projets structurants dans le secteur sidérurgique.
Lors de sa visite au stand du géant sidérurgique Tosyali Algérie, le chef de l’État a fixé un objectif clair : être prêts pour la mise en service de la ligne ferroviaire minière Ouest, longue de 950 km, prévue pour janvier 2026. « On sera à Béchar au mois de janvier ! Et le minerai va arriver à Oran », a-t-il affirmé, ajoutant que le terrain avait déjà été déclassé et que le dessalement de l’eau de mer pour l’usine pouvait commencer.
Pour le président, cette ligne constitue bien plus qu’une avancée logistique : c’est une rupture stratégique pour l’industrie lourde algérienne. « C’est un fait historique. Pour la première fois depuis notre indépendance, on ramène le minerai à Oran sur une distance de 700 km depuis Béchar et presque 2 000 km depuis le gisement de Gara Djebilet », a-t-il souligné.
La ligne minière reliera directement l’extraction du minerai de fer à Béchar aux grands complexes de transformation, avec le complexe Tosyali d’Oran comme premier bénéficiaire à partir de 2026. Le représentant de l’entreprise a salué la rapidité de réalisation de cette infrastructure, notant qu’elle permettra à l’unité sidérurgique d’Oran de produire de l’acier plat et de l’exporter vers de nombreux marchés internationaux.
Toutefois, le président Tebboune n’a pas manqué de faire un bilan exigeant. Il a rappelé aux responsables de Tosyali de respecter leurs engagements en matière de volumes d’exportation et de renforcer la présence de l’entreprise à l’international. Le dirigeant de Tosyali a expliqué que les quotas européens limitaient l’exportation de l’acier vers l’UE, et a plaidé pour un assouplissement de ces restrictions.
Le président a répondu avec fermeté : « Les Européens doivent nous ouvrir leurs importations. Nous importons leurs produits sans quota et leur donnons une préférence, alors que notre acier est de haute qualité. Ceci, on va le revoir avec l’UE », a-t-il déclaré.
En résumé, le message est clair : l’État fournit les infrastructures et le soutien nécessaire, et attend du secteur privé qu’il livre des résultats concrets, tant sur le plan des investissements que sur celui des performances économiques. Le compte à rebours pour le premier train de minerai est désormais lancé, avec janvier 2026 comme horizon historique.
