Le TRB de Béjaïa en lice au Festival du Théâtre Arabe avec El Meftah
Le Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh (TRB) de Béjaïa portera haut les couleurs de l’Algérie lors de la 16ᵉ édition du Festival du Théâtre Arabe, prévue du 10 au 16 janvier 2026 au Caire, en Égypte. Sa dernière création, El Meftah (La Clé), a été retenue dans la compétition officielle de ce prestigieux rendez-vous de la scène théâtrale arabe.
Produite par le TRB avec l’appui du ministère de la Culture et des Arts, la pièce est signée Mohamed Bourahla à l’écriture et mise en scène par Ziani Cherif Ayad. Dans un communiqué diffusé à la suite de l’annonce officielle, la direction du théâtre a salué cette sélection qu’elle considère comme une reconnaissance de la valeur artistique de l’œuvre et une confirmation de la vitalité du théâtre algérien sur la scène arabe.
Œuvre à la fois politique et poétique, El Meftah déploie une écriture scénique exigeante, où se croisent jeu d’acteurs, musique et chorégraphie. Le spectacle aborde de front le drame palestinien, en explorant sa complexité humaine et émotionnelle à travers un huis clos tendu et percutant.
L’intrigue se déroule lors d’une soirée célébrant la parution du dernier ouvrage de Françoise, écrivaine et académicienne, interprétée par Tounes Aït Ali, consacré aux liens entre pouvoir et argent. Autour d’elle gravitent Bernard, son mari et patron de presse (Redha Takherist), David, ami du couple (Djalal Draoui), et Mourad, collègue universitaire (Billel Belmadani). Très vite, l’atmosphère feutrée cède la place à un affrontement verbal violent. Tandis que David incarne un discours sioniste cynique et provocateur, Mourad lui oppose une parole de vérité implacable. Françoise, quant à elle, se dresse dans une posture de révolte morale, affirmant son engagement du côté de la justice.
La scénographie s’appuie sur un écran-panneau en fond de scène, où défilent des images de la destruction de Gaza, renforçant la charge émotionnelle et politique du propos. Résolument militant, le spectacle cherche à éveiller les consciences, en interpellant le spectateur par la puissance du texte, des images et des interprétations.
Organisé par l’Instance arabe du théâtre, le Festival du Théâtre Arabe se déroule chaque année dans un pays arabe différent. Pour cette édition cairote, des œuvres venues d’Irak, du Liban, de Tunisie, du Qatar, du Koweït ou encore de Jordanie ont également été retenues à l’issue des travaux du comité de sélection. À titre de rappel, lors de la précédente édition organisée à Mascate, au Sultanat d’Oman, la pièce tunisienne El Bakhara avait remporté le grand prix.
