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À Alger, Tahar Tazerout sublime le verre entre lumière et tension

La Galerie Aïcha-Haddad à Alger accueille jusqu’au 18 du mois en cours la nouvelle exposition de l’artiste plasticien Tahar Tazerout, intitulée « Ecumes de verre ». À travers cette série inédite, l’artiste poursuit une recherche audacieuse où le verre s’affirme comme une matière vivante, vibrante et expressive, prise dans un dialogue permanent avec la lumière.

Cette exposition s’inscrit dans le prolongement de « Eclosion de verre », présentée en 2023, au cours de laquelle Tahar Tazerout avait amorcé une exploration du clair-obscur à partir de verre brisé. Avec « Ecumes de verre », l’artiste franchit une nouvelle étape en repoussant les frontières d’une technique encore rarement pratiquée en Algérie. Dix œuvres composent cette nouvelle série, révélant une écriture plastique plus affirmée et une maîtrise accrue de la matière.

Poète des formes et des couleurs, Tahar Tazerout propose une immersion sensible dans un univers onirique où le verre ne se limite plus à un simple support, mais devient le cœur même de la création. La lumière, omniprésente, ne se contente pas d’éclairer les fragments : elle les façonne, les anime et les transforme, donnant naissance à des surfaces tantôt fluides, tantôt heurtées, évoquant l’écume d’une mer intérieure en perpétuel mouvement.

« Je souhaite que le verre parle de lui-même, qu’il devienne le souffle de l’œuvre, sa tension et sa fragile puissance », confie l’artiste, pour qui chaque éclat est porteur d’émotion. Les contrastes entre ombre et lumière, opacité et transparence, douceur et fracture instaurent une dynamique intime et invitent à une lecture sensible et méditative de la matière.

Façonnées avec une extrême minutie, les œuvres sont réalisées à l’aide de petits marteaux qui remplacent les pinceaux traditionnels. Ce geste patient et précis confère aux toiles une dimension introspective, où le clair-obscur, hérité de la peinture classique mais transposé à un matériau indomptable, ouvre un espace émotionnel puissant.

Dans l’univers de Tazerout, silhouettes, regards et tensions lumineuses surgissent du verre pour raconter des fragments de mémoire, tout en laissant au spectateur la liberté de projeter sa propre histoire. Autodidacte et designer de formation, l’artiste s’impose comme l’un des rares expérimentateurs du verre brisé en Algérie, déterminé à offrir à cette technique une place singulière dans le paysage artistique national.

« Ecumes de verre » marque ainsi une étape majeure dans le parcours de Tahar Tazerout. L’exposition confirme la maturité d’un artiste qui fait dialoguer matière et lumière pour sonder les profondeurs de l’être, dans une recherche de plus en plus libre, organique et habitée.

Ouverte depuis le 8 décembre, l’exposition est organisée à la Galerie Aïcha-Haddad sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts.

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