Sahara occidental : Des organisations sahraouies alertent sur une « détérioration accélérée » des droits humains
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, célébrée le 10 décembre, plusieurs organisations sahraouies — dont le Codesa, l’Aspred et la plateforme « 12 octobre » — ont tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’elles qualifient d’« aggravation accélérée » des violations des droits humains dans les territoires du Sahara occidental sous contrôle marocain.
Elles dénoncent une intensification de la répression, du contrôle militaire et du pillage des ressources naturelles, et appellent à la mise en place d’un mécanisme onusien indépendant chargé de surveiller et de documenter la situation sur le terrain.
Le Codesa dénonce une violation « grave et permanente » du droit international
Dans son communiqué, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme (Codesa) affirme que l’occupation du Sahara occidental s’accompagne de « répression systématique », de discrimination, de confiscation des droits fondamentaux et d’exploitation illégale des richesses du territoire.
Le collectif insiste sur le fait que ce statu quo constitue une violation claire du droit international humanitaire, du droit international des droits de l’Homme ainsi que de plusieurs textes et décisions internationaux — notamment la Charte de l’ONU, les Pactes internationaux de 1966, l’avis consultatif de la CIJ de 1975 et les décisions de la CJUE, affirmant le statut séparé du Sahara occidental et du Maroc.
Le Codesa accuse également les autorités marocaines de commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, citant :
- répression violente de manifestations pacifiques,
- arrestations arbitraires,
- actes de torture,
- procès militaires irréguliers,
- disparitions forcées,
- accaparement des terres et ressources.
L’organisation demande :
- un processus politique réel garantissant l’autodétermination,
- l’accès sans restriction au territoire pour le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme et le CICR,
- la libération immédiate des prisonniers politiques,
- la fin de la torture et des détentions arbitraires,
- la vérité sur les disparus et justice pour leurs familles,
- l’arrêt du pillage des ressources naturelles.
Aspred alerte sur la montée de la répression
L’Association pour la surveillance des ressources et la protection de l’environnement au Sahara occidental (Aspred) dénonce pour sa part une « détérioration accélérée » de la situation, citant des violations « graves et systématiques » commises contre les civils sahraouis.
Elle rapporte, entre autres, le siège imposé depuis plusieurs jours au domicile de son président, Lahcen Dalil, par les forces de sécurité marocaines.
L’Aspred affirme que les militants, journalistes et défenseurs sahraouis sont régulièrement pris pour cible, et appelle la communauté internationale à une intervention urgente afin de protéger la population civile.
La plateforme « 12 octobre » dénonce l’escalade répressive à El Ayoun
La plateforme sahraouie « 12 octobre » décrit une intensification des violations dans la ville d’El Ayoun, particulièrement à l’approche des manifestations prévues pour la Journée des droits de l’Homme.
Elle dénonce des actes contraires au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, à la Convention contre la torture et aux principes universels des droits humains.
Selon elle, cette escalade vise à empêcher toute expression pacifique, pourtant protégée par les textes internationaux. La plateforme tient l’État marocain entièrement responsable de cette montée de la répression et réclame une intervention rapide de la communauté internationale pour mettre fin à l’impunité et assurer la protection des civils.
