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Quand les entreprises algériennes passent de l’importation à la production locale

La quatrième édition du salon professionnel Sinaa, consacrée à la promotion de la production industrielle, a ouvert ses portes hier au Palais des expositions des Pins Maritimes (Safex). Avec près de 170 exposants, majoritairement nationaux, l’événement, qui se poursuit jusqu’au 4 décembre, met l’accent sur une dynamique forte : « le passage de l’importation vers la production locale ».

Parmi les secteurs les plus représentés, on retrouve l’outillage lourd destiné aux usines, mais aussi la fabrication de produits « consommables » pour l’industrie automobile, tels que les filtres, les huiles ou les joints. L’édition 2025, qualifiée par l’organisateur Hichem Salim Bettaher de « la plus importante depuis la création du salon », reflète la montée en puissance de l’industrie nationale et la demande croissante pour des solutions complètes dans le domaine des machines et équipements industriels.

« Le salon se veut un véritable supermarché de l’industrie », explique M. Bettaher. « La création de nouvelles unités de production exige de proposer aux investisseurs toutes les solutions dont ils ont besoin ». La stratégie visant à limiter les importations non essentielles a ainsi favorisé l’émergence d’un marché local pour les machines industrielles, leurs pièces de rechange et les services de maintenance. Certaines entreprises vont même jusqu’à proposer des usines clés en main, prêtes à entrer en production. Une tendance nette : beaucoup de ces acteurs étaient auparavant de simples importateurs, mais ont su évoluer vers l’assemblage puis la production locale.

Un secteur automobile en plein essor

Le salon met particulièrement en lumière le développement de l’industrie automobile nationale. Plusieurs entreprises privées ont réussi le passage à la production locale de composants consommables. La SARL Planète Filtre Industrie, par exemple, a lancé deux usines à Oued Souf et Bouira au cours des trois dernières années. Après avoir commencé par les filtres à air, elle produit désormais des filtres à huile et carburant, et prévoit bientôt de lancer ceux à eau pour le parc automobile national.

La production d’huiles motrices et industrielles attire également de plus en plus d’investisseurs. La société Mixoil, implantée à Béjaïa et active depuis 2001, est passée de la simple distribution à la fabrication. « Nous proposons aujourd’hui une large gamme d’huiles, pour l’industrie comme pour l’automobile », indique Chertouk Sofiene, directeur commercial et marketing. Grâce à la collaboration avec Sonatrach pour les dérivés de raffinerie, seule une partie des additifs reste importée, avec des perspectives même d’exportation.

Enfin, la production locale de joints pour moteurs et boîtes de vitesses se développe également, avec des entreprises comme la SARL FAJO à Batna, qui fournit déjà des éléments d’étanchéité adaptés aux véhicules du parc national.

Le salon Sinaa 2025 illustre donc clairement cette transition majeure : un mouvement progressif, mais constant, des entreprises algériennes, de l’importation vers la production locale, porteur de valeur ajoutée et d’innovation pour l’économie nationale.

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