Gaza submergée par les pluies : l’hiver aggrave la crise humanitaire
Les premières pluies de l’hiver ont plongé une grande partie de la bande de Gaza dans une situation encore plus précaire. Après deux années de guerre, de destructions massives et de déplacement forcé, les intempéries transforment désormais les camps de tentes en étendues boueuses où des milliers de familles tentent de survivre.
Des camps inondés et des familles démunies
Les fortes averses qui s’abattent sur ce territoire densément peuplé ont envahi les tentes de fortune, où vivent des familles déracinées depuis des mois. Dans plusieurs zones, l’eau a atteint 40 à 50 centimètres, endommageant les maigres biens restants des déplacés et inondant les matelas où dorment enfants et adultes.
D’autres habitants, dont les logements ont été partiellement détruits par les bombardements, ont été contraints de revenir dans leurs ruines, faute d’alternative. Avec les premières salves de pluie, ces bâtiments fissurés deviennent dangereux : infiltrations d’eau, plafonds fragilisés, risque d’effondrement… autant de menaces qui s’ajoutent aux difficultés quotidiennes.
Un hiver qui ne fait que commencer
Les autorités locales comme les organisations humanitaires soulignent que la saison hivernale n’en est qu’à ses débuts. Près d’1,5 million de personnes restent déplacées sur un territoire de 365 km² où les infrastructures sont largement détruites : immeubles éventrés, systèmes d’égouts hors service, routes impraticables. Les tentes distribuées l’an dernier sont usées et insuffisantes. Selon des ONG palestiniennes, environ 300 000 nouvelles tentes seraient nécessaires — un objectif actuellement hors de portée, faute d’arrivées suffisantes d’aide.
Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis la mi-octobre, les autorités locales accusent Israël de maintenir des restrictions sévères à l’entrée des camions humanitaires. Les Nations unies ont confirmé lundi que le volume d’aide autorisé restait « très insuffisant » en raison des limitations imposées aux organisations sur le terrain. De nombreux articles essentiels, classés comme « à double usage », continuent d’être bloqués.
En Cisjordanie, des opérations militaires intensifiées
Alors que Gaza fait face aux intempéries et à la crise humanitaire, la situation demeure instable en Cisjordanie occupée. À Tubas et Tammun, l’armée israélienne a mené une vaste opération mardi, selon des responsables locaux. Des familles auraient été contraintes de quitter leurs maisons, et plusieurs immeubles transformés en postes d’observation par les forces déployées.
Le gouverneur de Tubas, Ahmed Al-Asaad, a affirmé à Reuters que des hélicoptères avaient appuyé l’opération et que la ville avait été encerclée. Vingt-deux arrestations ont été signalées, ainsi que l’installation de nombreux barrages. Cette intervention s’inscrit dans la continuité des opérations menées depuis le début de l’année dans le nord de la Cisjordanie, notamment à Jénine et Tulkarem.
Parallèlement, les tensions entre colons israéliens et populations palestiniennes s’intensifient dans plusieurs zones rurales, où des attaques contre des habitations et des terres agricoles sont régulièrement rapportées par les habitants et les ONG locales.
