Gaza : les fortes pluies aggravent la crise des déplacés palestiniens
Gaza fait face à une nouvelle épreuve humanitaire : de fortes pluies ont inondé ce week-end les tentes des déplacés, déjà fragilisées par des semaines de bombardements, accentuant les souffrances des civils pris dans le conflit.
Une population déplacée dans des conditions extrêmes
Depuis le début des frappes, près de 92 % des habitations de Gaza ont été détruites ou gravement endommagées, contraignant des milliers de familles à vivre dans des tentes de fortune. Ces abris précaires, insuffisants pour protéger contre la chaleur ou le froid, ont été submergés par les précipitations de vendredi et samedi, laissant des familles entières exposées aux intempéries. Les risques d’effondrement des structures demeurent élevés, non seulement à cause de la pluie, mais aussi à cause des bâtiments partiellement détruits à proximité.
Une aide humanitaire encore insuffisante
Malgré les efforts des agences de l’ONU, la réponse humanitaire reste limitée face à l’ampleur des besoins. Stéphane Dujarric, porte-parole de l’organisation, a exprimé sa préoccupation : « Des milliers de familles déplacées sont désormais totalement exposées à des conditions climatiques extrêmes, ce qui accroît les inquiétudes concernant leur santé et leur protection. »
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 1.000 tentes ont été distribuées jeudi dernier à Deir al-Balah et Khan Younès. Entre dimanche et mercredi, 7.000 couvertures, 15.000 bâches et des vêtements d’hiver ont été fournis aux familles les plus touchées. Toutefois, les infrastructures essentielles, comme les réseaux d’eau et d’assainissement, restent gravement endommagées, augmentant le risque de propagation de maladies.
Des multiples dangers pour les civils
Au-delà des inondations, les civils doivent également faire face aux munitions non explosées laissées par le conflit, exposant particulièrement les enfants à un danger immédiat. De nombreuses familles n’ont d’autre choix que de s’installer à proximité de zones potentiellement dangereuses, faute de lieux sûrs.
L’accès restreint à l’aide humanitaire complique encore la situation : depuis le cessez-le-feu, 23 demandes visant à faire entrer près de 4.000 palettes de matériel vital — tentes, matelas, couvertures, équipements de protection contre le froid et de reconstruction — ont été refusées.
Une situation préoccupante
La crise à Gaza s’aggrave avec chaque jour qui passe. Les conditions de vie restent extrêmement précaires, les infrastructures détruites et les déplacements massifs compliquent la survie quotidienne. Alors que les perspectives de paix restent incertaines, la priorité des organisations humanitaires demeure de sauver des vies et de protéger les populations les plus vulnérables.
