Sahara occidental : des partis espagnols exhortent le gouvernement Sanchez à « corriger son erreur »
Madrid — Plusieurs partis politiques espagnols ont appelé le gouvernement de Pedro Sanchez à revenir sur sa décision de soutenir le plan d’autonomie marocain concernant le Sahara occidental, jugeant cette position contraire au droit international et aux engagements historiques de l’Espagne envers le peuple sahraoui.
Profitant de la présence du Premier ministre lors d’une séance plénière du Congrès des députés, mercredi, les représentants de différentes formations politiques ont exigé que Madrid « corrige son erreur » et réaffirme son appui au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ont rapporté plusieurs médias espagnols.
Appel à un retour au respect du droit international
La porte-parole du parti EH Bildu, Mertxe Aizpurua, a dénoncé la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan marocain, estimant qu’elle « retire son appui au peuple sahraoui et encourage l’impunité du Maroc dans son occupation illégale des territoires sahraouis ».
Elle a appelé le gouvernement à « revenir à la position traditionnelle de l’Espagne, fondée sur le respect du droit international et du droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir ».
Aizpurua a également annoncé son intention de faire pression sur l’exécutif afin qu’il revoie sa position, tout en réclamant la présence du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, devant le Congrès pour débattre de la question.
L’autodétermination, seule voie vers la paix
De son côté, Veronica Barbero, députée du parti Sumar, a mis en garde le gouvernement espagnol contre les conséquences « juridiques et politiques » de son appui à l’occupation marocaine, notamment sur l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental.
Elle a souligné que, « pour la mémoire et pour le prestige politique de l’Espagne », il est impératif de reconnaître le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
« Faire le contraire revient à se moquer des décisions de la justice européenne », a-t-elle averti, rappelant que « la seule voie vers la paix au Sahara occidental occupé est celle de l’autodétermination ».
Podemos appelle à rompre avec “la soumission à la dictature marocaine”
La secrétaire générale du parti Podemos, Ione Belarra, a pour sa part estimé que « le moment est venu pour le Premier ministre de corriger sa position ».
Elle a affirmé que « la majorité du peuple espagnol n’approuve pas le virage diplomatique du gouvernement et continue de défendre le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même ».
Mme Belarra a également appelé Madrid à « cesser de se soumettre aux directives de la dictature marocaine » et à renouer avec une politique étrangère fondée sur les principes de justice et de solidarité internationale.
Ces critiques interviennent alors que la position de l’Espagne sur le dossier sahraoui continue de susciter une vive controverse, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. Depuis mars 2022, Madrid soutient officiellement le plan d’autonomie proposé par le Maroc, rompant ainsi avec sa position traditionnelle de neutralité et son rôle d’ancienne puissance administrante reconnu par l’ONU.
