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Réforme du système des subventions : le ministre des Finances dévoile les grandes lignes

Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a présenté hier devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) les contours de la réforme du système national des subventions, un chantier majeur inscrit dans le cadre du projet de loi de Finances 2026.
Objectif : mettre en place un mécanisme plus juste, ciblé et transparent de redistribution des aides publiques, reposant sur la numérisation des données et le transfert direct aux bénéficiaires.

Une réforme pensée pour plus d’équité

Dès l’entame de son intervention, le ministre a rappelé que cette réforme découle de l’article 188 de la loi de Finances 2022, qui prévoyait la création d’une commission chargée de gérer les subventions directes. Une instance qui n’a finalement jamais vu le jour, une décision que M. Bouzred a qualifiée de « sage ».

« Cette commission n’a pas été installée, et c’est une bonne chose, car l’opération aurait pu prendre un chemin injuste », a-t-il estimé.

Le ministre a expliqué que la philosophie de la réforme repose sur un principe simple : remplacer les subventions généralisées — souvent coûteuses et peu efficaces — par un système national de compensation directe. Ce nouveau modèle vise à corriger les inégalités, à cibler les véritables ayants droit et à préserver la justice sociale, conformément à la vision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

La numérisation, pierre angulaire du nouveau système

Face à la question centrale de l’identification des bénéficiaires, le ministre a été catégorique :

« La solution pour régler cette énigme, c’est la banque de données », a-t-il affirmé, insistant sur le rôle clé de la numérisation.

Abdelkrim Bouzred a indiqué que les administrations sont désormais soumises à une pression accrue pour accélérer la digitalisation de leurs fichiers. Cette étape est indispensable pour permettre à l’État de disposer d’une base de données exhaustive regroupant les informations sur la situation patrimoniale, les revenus et les propriétés des citoyens.
Une fois ce travail achevé, « il sera possible d’identifier avec précision les véritables nécessiteux », a assuré le ministre.

Un modèle inspiré du système du logement

Pour démontrer la faisabilité de ce dispositif, M. Bouzred a cité l’exemple du programme de logements AADL et sociaux, où le croisement des données entre le ministère des Finances et les services des Domaines permet déjà de vérifier si un demandeur possède un bien immobilier.

« Ce système garantit que l’aide publique au logement bénéficie uniquement à ceux qui en ont réellement besoin », a-t-il souligné.
Selon lui, ce modèle sera étendu à toutes les formes de subventions publiques, qu’elles concernent les produits de base, l’énergie ou d’autres secteurs sociaux.

Des outils déjà disponibles

Le ministre a par ailleurs tenu à rassurer sur la maturité technique du projet.

« Les services des Domaines disposent déjà d’une base de données complète des propriétés de tous les citoyens et institutions, utilisée aussi par d’autres administrations », a-t-il précisé.
Une fois la numérisation intégrale achevée, le gouvernement sera en mesure de mettre en œuvre un système de transferts directs aux ayants droit, garantissant ainsi transparence et efficacité.

Une réforme d’envergure pour un enjeu budgétaire colossal

Cette refonte du système des subventions intervient alors que les transferts sociaux absorbent chaque année entre 12 et 17 milliards de dollars.
Le gouvernement entend désormais rationaliser ces dépenses, tout en assurant que chaque dinar d’aide publique atteigne réellement ceux qui en ont besoin.

La modernisation administrative et numérique apparaît ainsi comme la clé de voûte de cette politique sociale rénovée, appelée à devenir l’un des piliers de la gouvernance économique du pays dans les années à venir.

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