Première visite bilatérale syrienne à Washington depuis 1946
Il s’agit de la première visite bilatérale syrienne aux États-Unis depuis l’indépendance du pays en 1946, un événement considéré comme historique par les observateurs internationaux.
Cette visite s’inscrit dans un contexte de réchauffement des relations entre Damas et Washington. Les deux dirigeants s’étaient déjà rencontrés en mai dernier lors d’un déplacement dans le golfe, au cours duquel Donald Trump avait annoncé la levée de certaines sanctions américaines contre la Syrie. Dans la foulée, le Conseil de sécurité de l’ONU a également levé des sanctions, saluant les engagements des nouvelles autorités syriennes à renforcer la sécurité et la stabilité dans le pays.
Au programme de cette visite figure la signature d’un accord de coopération entre les deux pays, visant à renforcer la sécurité régionale et la lutte contre les menaces transnationales. Les discussions porteront également sur la reconstruction de la Syrie, qui a été profondément affectée par treize années de conflit, avec des estimations de coûts dépassant 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale. Les deux dirigeants aborderont également les relations entre la Syrie et Israël, dans un contexte où les deux pays sont officiellement en état de guerre, ainsi que les perspectives d’un rapprochement régional et de la participation de Damas aux initiatives diplomatiques dans la région.
Ahmad al-Chareh est accompagné du ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani. Avant le départ pour les États-Unis, ce dernier a partagé une vidéo montrant le président syrien échangeant des passes de basket-ball avec des responsables américains, symbolisant le climat de dialogue et de coopération que les autorités syriennes souhaitent mettre en avant. Des rencontres sont également prévues avec des représentants militaires et diplomatiques américains pour approfondir les liens bilatéraux.
Cette visite intervient dans un contexte de transformation politique en Syrie. Depuis sa prise de pouvoir en décembre 2024, Ahmad al-Chareh a engagé un processus de réformes et de réorientation de la politique étrangère syrienne, marquant un éloignement avec certaines positions antérieures et multipliant les ouvertures vers l’Occident et les pays de la région.
