Algérie-Oman : un partenariat stratégique pour dynamiser agriculture et pêche
Le partenariat économique entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman franchit une étape concrète, avec un accent particulier sur les secteurs de l’agriculture et de la pêche. Cette dynamique a été mise en lumière à l’occasion de la 10ᵉ édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA 2025), où Oman était invité d’honneur.
Le ministre omanais de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources en eau, Saoud bin Hamoud Al-Habsi, a présenté une feuille de route ambitieuse, centrée sur la création d’une société mixte algéro-omanaise destinée à produire des équipements agricoles et maritimes, ainsi que sur le développement de projets d’aquaculture innovants. Ces initiatives font suite aux accords historiques signés en mai 2025 lors de la visite officielle du Sultan Haitham ben Tariq à Alger, que le ministre omanais a qualifiés de « tournant économique majeur » pour les deux nations.
« Nous passons désormais de la simple déclaration d’intention à la réalisation de projets tangibles », a souligné M. Al-Habsi, précisant que la priorité était donnée au développement d’investissements conjoints. La création de la coentreprise algéro-omanaise vise notamment à combler le déficit industriel dans la production d’équipements pour l’agriculture et la pêche, deux filières stratégiques.
L’aquaculture, identifiée comme un moteur de croissance, bénéficiera d’un transfert de savoir-faire et d’une coopération technique entre les deux pays. Les fermes aquacoles modernes envisagées devraient non seulement renforcer la production nationale, mais aussi contribuer à la sécurité alimentaire.
Un partenariat fondé sur le savoir-faire et l’innovation
Le partenariat dépasse la dimension financière et repose sur l’intégration des chaînes de valeur et l’échange d’expertises. Le ministre omanais a notamment évoqué la collaboration dans le contrôle qualité, les technologies de production et l’agriculture désertique, domaine dans lequel Oman possède une expertise reconnue.
Il a également mis en avant le potentiel algérien dans les industries de transformation des produits halieutiques, notamment la mise en conserve du thon, appelant les opérateurs économiques à saisir ces opportunités. La coopération repose sur un cadre institutionnel solide, avec la signature en mai dernier d’une dizaine de protocoles d’accord couvrant la recherche halieutique, la protection des végétaux, la santé animale et la quarantaine.
Le ministre algérien de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mehdi Oualid, a insisté sur l’importance de ce salon pour concrétiser des partenariats et développer des projets d’investissement prometteurs dans la pêche et la transformation des produits halieutiques, tout en renforçant l’échange d’expertises entre les deux pays.
Vers une coopération industrielle durable
Au-delà des secteurs agricoles et halieutiques, Alger et Mascate affichent une volonté politique de construire une relation économique durable, fondée sur la complémentarité et la souveraineté industrielle. L’objectif est de créer des chaînes de production intégrées, génératrices d’emplois, renforçant les capacités productives et sécurisant les approvisionnements alimentaires.
Cette alliance sud-sud, si elle se concrétise comme annoncé, pourrait servir de modèle pour une coopération économique mutuellement bénéfique et durable entre pays du Sud.
