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Sedia : hommage, traduction et continuité à la rentrée éditoriale

La maison d’édition algérienne Sedia, spécialisée dans la littérature générale et le parascolaire, marque sa présence au Salon international du livre d’Alger (SILA) avec un catalogue riche en nouveautés, entre hommage, traduction et ouverture culturelle.

Un hommage à la chercheuse Aïcha Ghettas

Parmi les publications phares, figure l’ouvrage posthume Madinat al Djazaïr fi el ‘ahd el othmani de la défunte universitaire Aïcha Ghettas (1955-2011), spécialiste de l’histoire moderne et longtemps enseignante à l’université d’Alger.

Un hommage émouvant lui a été rendu vendredi dernier sur le stand de l’éditeur, en présence de plusieurs de ses anciens étudiants.
« C’est la sœur d’Aïcha, Chérifa Ghettas, qui est une amie de Sedia et auteure chez nous dans le domaine de la didactique, qui m’a proposé il y a deux ans de publier les écrits laissés par sa sœur. L’opportunité s’est présentée cette année, et même si ce n’est pas notre domaine habituel, le sujet est passionnant et il nous tenait à cœur de lui rendre hommage », confie Zohra Guemoune, directrice générale des éditions Sedia.

La traduction comme axe majeur

Au-delà de cet hommage, Sedia poursuit son travail de fond dans la traduction des classiques de la littérature algérienne. L’éditeur vient ainsi de publier la version anglaise du roman L’Incendie de Mohammed Dib, traduite par Chaker Mohamed Benali et Nicolas P. Taylor, sous le titre The Fire.
Présent samedi dernier sur le stand, le co-traducteur algérien a évoqué les défis d’un tel projet : « C’est un texte profondément algérien, et il fallait en préserver toute la richesse culturelle et linguistique. »

Les deux autres volets de la trilogie algérienne de Dib — La Grande Maison et Le Métier à tisser — seront également traduits en anglais. « Traduire, c’est presque réécrire. C’est un travail exigeant et coûteux, car nous tenons à la qualité, ce qui implique de collaborer avec les meilleurs traducteurs », précise Mme Guemoune.
À l’occasion du SILA, The Fire est proposé au prix promotionnel de 1000 DA, avant de passer à 1500 DA après le salon.

Ouverture vers le tamazight

Sedia mise également sur la traduction vers le tamazight, dans une démarche inclusive et patrimoniale. « Nous avons été les premiers à traduire Mohammed Dib en arabe. L’an dernier, nous avons reçu des demandes pour une version en tamazight. Même si le lectorat reste limité, il nous semblait important d’aller dans ce sens », souligne la directrice.
La trilogie de Dib est désormais disponible en tamazight, tout comme La Terre et le sang de Mouloud Feraoun, également publié par Sedia.

Une offre éditoriale diversifiée

Sur le plan pédagogique, la maison d’édition continue d’élargir son catalogue parascolaire avec la nouvelle série Défi Maths, destinée aux écoles francophones du primaire, de la première à la cinquième année.

Le stand de Sedia au SILA propose par ailleurs un large éventail d’ouvrages — de l’histoire à la littérature, en passant par l’essai, le document et le beau-livre. Parmi les nouveautés, on retrouve Papillon, tu étais chrysalide de la jeune autrice Imène Bensitouah, un texte à la fois poétique et introspectif.
« Il faut encourager cette jeunesse. Nous voulons être une passerelle entre les lecteurs et les nouveaux auteurs, pas seulement publier des noms déjà établis », affirme Mme Guemoune.

Parmi les titres étrangers, le roman L’Architecte du sultan de Elif Shafak figure également dans le catalogue, confirmant la volonté de Sedia de conjuguer patrimoine, ouverture et transmission.

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