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Accord franco-algérien de 1968 : Sébastien Lecornu plaide pour une renégociation

Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, s’est exprimé jeudi soir au sujet de l’accord franco-algérien de 1968, après le vote par l’Assemblée nationale d’une résolution de dénonciation proposée par le parti de Marine Le Pen (Rassemblement national). Cet accord, qui encadre depuis plus d’un demi-siècle le statut des ressortissants algériens en France, suscite régulièrement des débats politiques des deux côtés de la Méditerranée.


Une relation à replacer dans un cadre d’efficacité

Intervenant dans les médias, le chef du gouvernement français a d’abord rappelé son expérience de ministre des Armées pendant trois ans et demi, période durant laquelle il a travaillé étroitement avec les autorités algériennes sur « des sujets très sensibles », notamment la lutte contre le terrorisme et la situation au Sahel.
Il a souligné le rôle de l’Algérie dans la région lors du retrait progressif des forces françaises du Mali puis du Niger, insistant sur la nécessité de maintenir un dialogue stratégique entre les deux pays.

Pour Sébastien Lecornu, la relation franco-algérienne « a souvent été un sujet de politique intérieure, aussi bien en Algérie qu’en France ». Il estime qu’il ne faut pas « s’enfermer dans un débat politicien » mais plutôt « rechercher l’efficacité » dans la gestion des dossiers bilatéraux.


Vers une révision de l’accord de 1968

Abordant le cœur du sujet, le Premier ministre a affirmé qu’il était favorable à une renégociation de l’accord de 1968, jugeant que ce texte « appartient à une autre époque » et ne correspond plus « aux réalités actuelles ».
« Il faut le renégocier, car on voit bien qu’on n’est plus du tout dans la même période », a-t-il déclaré, précisant toutefois que la responsabilité finale de cette démarche revient au président de la République, garant des traités internationaux.

M. Lecornu a rappelé que le président Emmanuel Macron avait déjà exprimé à plusieurs reprises la volonté de refonder les relations franco-algériennes sur la base d’intérêts réciproques et clairement définis, notamment en matière de sécurité et de coopération économique.


Un débat relancé sur fond de tensions politiques

Le vote de la résolution à l’Assemblée nationale, bien que symbolique et sans effet juridique immédiat, relance le débat sur l’avenir de l’accord de 1968, souvent critiqué par certains partis français qui estiment qu’il crée un régime migratoire privilégié pour les ressortissants algériens.

Sébastien Lecornu appelle, lui, à aborder ce dossier « avec pragmatisme et responsabilité », dans une perspective de coopération équilibrée entre Paris et Alger.

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