« Assez de massacres au Soudan » : Amar Bendjama exhorte le Conseil de sécurité à protéger les civils à El Fasher
Lors d’une séance du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée ce jeudi à la situation au Soudan, l’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, Amar Bendjama, s’est exprimé au nom du groupe A+3 (Algérie, Sierra Leone et Guyana). Dans une intervention poignante, le diplomate a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour mettre fin aux massacres et protéger les civils, particulièrement dans la ville d’El Fasher, théâtre d’affrontements meurtriers.
« Assez de massacres au Soudan », a déclaré M. Bendjama, exhortant le Conseil à agir sans délai et à utiliser tous les mécanismes disponibles pour que les auteurs des crimes soient traduits en justice.
Une situation humanitaire dramatique à El Fasher
Le représentant algérien a dressé un bilan alarmant de la situation dans cette ville clé du Darfour, aujourd’hui sous le contrôle des Forces de soutien rapide (FSR).
« Les rapports que nous avons reçus au cours des 72 dernières heures sont extrêmement préoccupants », a-t-il indiqué, soulignant que plus de 460 patients et accompagnateurs ont trouvé la mort dans un hôpital de maternité — « un lieu censé soigner et non tuer », a-t-il déploré avec amertume.
Selon M. Bendjama, El Fasher souffre et nécessite une réaction forte et immédiate de la part du Conseil de sécurité. Il a insisté sur la nécessité de tenir les FSR responsables des violations graves des droits humains et des atrocités commises contre les civils.
Un appel à une paix durable menée par les Soudanais
Tout en condamnant fermement les violences, le diplomate a réaffirmé l’engagement du groupe A+3 en faveur de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du Soudan, insistant sur la nécessité d’une solution politique durable dirigée par les Soudanais eux-mêmes.
« Le Soudan a besoin de justice, de paix et de solidarité internationale, pas de silence », a-t-il conclu, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour sauver des vies et rétablir la stabilité dans un pays plongé dans la tragédie depuis plus d’un an.
Cette nouvelle alerte à l’ONU survient alors que les combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide continuent de ravager le Darfour, provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent et des milliers de morts parmi les civils.
