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L’Algérie renforce les compétences médicales pour mieux faire face aux catastrophes et crises sanitaires

Ces dernières années, l’Algérie a orienté une partie de sa politique de santé vers des spécialités émergentes, notamment la médecine des catastrophes, un domaine devenu crucial face à la multiplication des risques naturels et sanitaires tels que les séismes, les inondations, la désertification ou encore la résurgence d’épidémies.

Selon le Dr Mohamed Kouache, ce champ médical doit être considéré comme une culture préventive et une stratégie nationale, visant à protéger les vies humaines et à réduire les pertes en cas de catastrophes. Il rappelle que le pays est exposé à plus de 14 types de risques majeurs, allant des catastrophes naturelles aux menaces sanitaires comme la diphtérie et le paludisme, récemment réapparus dans le sud algérien.

Une spécialité exigeant formation et réactivité

Le Dr Kouache souligne que la médecine des catastrophes repose sur une formation de haut niveau pour les médecins et les intervenants de la santé, conformément aux standards internationaux. La gestion d’une crise requiert en effet des compétences rapides et précises sur le terrain.
Il note que la pandémie de Covid-19 a constitué un tournant, révélant l’importance d’un système sanitaire prêt à répondre efficacement aux urgences, que ce soit en matière de prévention, de soins ou de logistique.

Une stratégie nationale d’intervention et de prévention

Le spécialiste décrit les trois piliers fondamentaux de la médecine des catastrophes :

  • La préparation : former régulièrement les personnels médicaux aux techniques d’intervention et d’assistance d’urgence.
  • La réponse : assurer une coordination fluide entre les secteurs et une intervention rapide pour éviter le chaos.
  • La phase de relèvement : évaluer les pertes et suivre l’état psychologique et sanitaire des sinistrés.

Il plaide également pour la création d’un stock stratégique national en médicaments, vivres, tentes et moyens d’hébergement, à l’image des pays développés qui ont mis en place des instituts de gestion des catastrophes dédiés à la formation et à la recherche dans ce domaine.

Intégrer la médecine des catastrophes dans les cursus universitaires

Malgré son importance, cette spécialité demeure limitée en Algérie, explique le Dr Kouache. Elle est principalement enseignée dans les corps de la protection civile et de l’Armée nationale populaire, qui disposent d’une expérience pratique dans la gestion des urgences majeures.
Il appelle à moderniser les programmes des facultés de médecine et des écoles de santé pour y intégrer ce domaine stratégique, estimant que former des médecins à la gestion des crises, c’est investir dans la sécurité sanitaire du pays.

Une dynamique régionale portée par l’Algérie

Le récent stage de formation internationale en médecine des catastrophes et gestion des crises, organisé à Alger, illustre l’intérêt croissant du pays pour ce domaine. L’événement a réuni des médecins de 12 pays arabes et africains – dont l’Arabie saoudite, la Tunisie, la Palestine, le Liban, l’Égypte, le Soudan, le Bénin, le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Encadrée par des experts de la protection civile algérienne, cette formation alliait ateliers théoriques et exercices pratiques, visant à renforcer les capacités régionales et à promouvoir une culture de prévention et de solidarité internationale face aux catastrophes.

Ainsi, l’Algérie confirme son rôle de référence arabe et africaine dans la médecine des catastrophes, tout en inscrivant cette discipline au cœur de sa politique nationale de santé et de sécurité civile.

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