Alger : Installation du Conseil national scientifique de la sécurité alimentaire pour moderniser le secteur agricole
Le Conseil national scientifique de la sécurité alimentaire a été officiellement installé ce lundi à Alger, en présence des ministres de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, ainsi que de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce nouvel organisme consultatif vise à accompagner la modernisation et le développement durable du secteur agricole en Algérie, en s’appuyant sur des approches scientifiques, techniques et innovantes.
Un accompagnement scientifique pour guider les décisions
Le président du Conseil, Pr Ammar Azzioune, a salué cette initiative comme étant « extrêmement louable, importante et pragmatique ». Il a insisté sur le rôle central du Conseil : « On ne peut pas parler d’agriculture durable sans l’accompagnement de scientifiques et d’experts via la formation, la recherche et l’innovation ». Composé de 34 membres interdisciplinaires, le Conseil pourra également collaborer avec d’autres spécialistes via des commissions dédiées.
Pour le Pr Azzioune, la pluridisciplinarité de l’organisme permet de rassembler chercheurs et experts au service du secteur agricole. « Nous ne sommes pas là pour changer le secteur, mais pour l’accompagner », précise-t-il, soulignant que la modernisation est désormais un passage obligé face aux changements climatiques et à leurs impacts croissants.
Gouvernance et optimisation des ressources
Selon Karima Boudedja, chercheure au Centre de recherche en économie appliquée (CREAD), le Conseil participera également à la gouvernance du secteur et à la gestion des ressources alimentaires, en s’appuyant sur tous les niveaux, du local au national.
Boumada Abdelbasset, expert agricole à l’université de Ouargla, met l’accent sur les enjeux sahariens. Malgré le potentiel en eau souterraine, le Conseil devra proposer des solutions pour un usage rationnel et durable, notamment pour l’agriculture saharienne, un écosystème fragile mais stratégique.
Les chercheurs algériens établis à l’étranger ont également été sollicités pour renforcer la souveraineté alimentaire et apporter leurs expertises dans ce projet de modernisation.
Des experts saluent l’initiative
Pour Abdelhakim Hammoudi, directeur de recherche à l’université Paris-Saclay, ce Conseil est une opportunité pour proposer des solutions concrètes et opérationnelles. Mourad Bouatou, expert en agro-industrie, souligne que l’organisme reflète « une nouvelle vision réunissant les compétences autour d’une agriculture moderne », intégrant mécanisation, agriculture intelligente et optimisation des coûts.
Enfin, Mustapha Bennaoui, spécialiste en agriculture et hydraulique, met en avant la diversité des membres du Conseil, réunissant biotechnologistes, professionnels, agriculteurs et transformateurs, formant ainsi « la famille de l’agriculture » qui bénéficie désormais d’une touche scientifique essentielle.
