Sahara occidental : règlement juridique ou solution politique ?
Par. : Darine.N
À l’approche de la présentation d’un projet de résolution américain au Conseil de sécurité des Nations unies concernant le Sahara occidental, le débat s’intensifie sur la nature du règlement envisagé : juridique ou politique.
Certains observateurs estiment que cette initiative pourrait marquer un tournant dans le traitement du dossier, tandis que d’autres mettent en garde contre un risque d’éloignement du cadre légal international consacré par les résolutions onusiennes.
Depuis l’avis consultatif de la Cour internationale de justice rendu en 1975, le Sahara occidental est reconnu comme un territoire non autonome relevant du droit à l’autodétermination. Ce principe, inscrit dans la Charte des Nations unies et confirmé par plusieurs résolutions, demeure la base juridique du processus de décolonisation engagé sous l’égide de l’ONU.
En 1991, un cessez-le-feu a été conclu entre les deux parties sous supervision onusienne, avec la promesse d’organiser un référendum d’autodétermination. Cependant, plus de trois décennies plus tard, ce référendum n’a toujours pas eu lieu, en raison de divergences persistantes autour de la composition du corps électoral et des modalités d’organisation.
Depuis le début des années 2000, les résolutions du Conseil de sécurité ont progressivement évolué, mettant davantage l’accent sur une solution politique négociée, qualifiée de « réaliste et durable », plutôt que sur la stricte application du référendum prévu initialement. Cette orientation, selon certains experts, traduit une volonté de favoriser la stabilité régionale face à la complexité du dossier.
Parallèlement, plusieurs initiatives diplomatiques et médiations africaines et internationales ont cherché à relancer le dialogue entre les parties, sans parvenir à un accord définitif. L’ONU maintient pour sa part la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), chargée de superviser le cessez-le-feu et de promouvoir le processus politique.
Toutefois, des voix continuent d’appeler à réaffirmer le cadre légal du dossier, en soulignant que toute solution durable doit respecter les principes du droit international et garantir l’expression libre et équitable des populations concernées.
Le débat reste donc ouvert entre partisans d’un règlement politique pragmatique et défenseurs d’une approche strictement juridique fondée sur l’autodétermination.
En toile de fond, la question du Sahara occidental demeure un enjeu régional majeur, mêlant considérations diplomatiques, économiques et sécuritaires. Les prochaines délibérations au Conseil de sécurité devraient, une fois de plus, illustrer la difficulté de concilier le droit, la diplomatie et la stabilité dans une région stratégique du continent africain.
