Restrictions de visas : vives tensions autour du consulat d’Espagne à Oran
Le consulat général d’Espagne à Oran est au cœur d’une vive polémique. Selon le quotidien espagnol El Independiente, un nombre croissant de citoyens algériens dénoncent des refus systématiques de visas et des pratiques jugées opaques dans la gestion des demandes.
Depuis plusieurs mois, les témoignages se multiplient : des candidats au voyage vers l’Espagne affirment que leurs dossiers, jusque-là régulièrement acceptés, sont désormais rejetés sans explication claire. Certains rapportent même avoir obtenu un visa en bonne et due forme avant d’être refoulés à leur arrivée dans les ports ou aéroports espagnols.
Le journal espagnol, citant des sources proches du dossier, avance que le consulat d’Oran aurait transmis aux autorités frontalières une liste de personnes « signalées », empêchées d’entrer sur le territoire malgré un visa valide. Les concernés, en quête d’explications, se seraient vu répondre qu’il existait « des problèmes dans leur dossier », le consulat évoquant de prétendus appels restés sans réponse avant d’annuler les autorisations de séjour.
Cette situation s’accompagne d’un durcissement visible des critères d’octroi des visas Schengen. Des voyageurs habitués à obtenir des visas de 90 jours, parfois valables jusqu’à trois ans, ne reçoivent plus que des autorisations limitées à 30 ou 45 jours. Aucun motif officiel n’a été communiqué pour justifier cette réduction de durée, perçue par de nombreux demandeurs comme une mesure discriminatoire.
À ces restrictions s’ajoute la difficulté croissante d’obtenir un rendez-vous via les plateformes de réservation, souvent saturées pendant des semaines. Ce cumul de contraintes alimente un sentiment de frustration et d’injustice, alors que les liens humains, familiaux et économiques entre l’Algérie et l’Espagne demeurent étroits.
Pour l’heure, ni le ministère espagnol des Affaires étrangères ni le consulat d’Oran n’ont officiellement réagi à ces accusations. Mais la polémique prend de l’ampleur, sur fond de tensions diplomatiques persistantes entre Alger et Madrid depuis le gel partiel de leur coopération en 2022.
