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Les distributeurs automatiques de billets en difficulté pendant les week-ends et jours fériés

Le manque de liquidités dans les distributeurs automatiques de billets (DAB) en période de week-end et de jours fériés ne soulève pas seulement des questions sur la qualité des services bancaires, mais également sur le respect du processus de transformation numérique du secteur.

Malgré les efforts des autorités publiques pour moderniser le secteur bancaire et accélérer la transformation digitale — un projet que le président Abdelmadjid Tebboune a demandé de finaliser avant la fin de l’année, menaçant les retardataires de sanctions sévères —, le problème persiste, particulièrement lors des pics de demande liés aux jours de repos et aux événements particuliers.

Selon les responsables du secteur, la pénurie de liquidités dans certains distributeurs s’explique principalement par deux facteurs : un afflux massif de retraits entre le jeudi soir et le samedi, combiné à une insuffisance dans le réapprovisionnement des machines, et la fermeture des agences bancaires pendant ces périodes. À cela s’ajoutent parfois des pannes techniques des distributeurs.

Les experts bancaires soulignent que les pics de retraits pendant les week-ends et les fêtes contribuent largement à l’épuisement des fonds dans les DAB. Ces périodes correspondent à une augmentation des besoins pour les dépenses hebdomadaires ou les préparatifs des événements religieux et sociaux, tels que les fêtes ou la rentrée scolaire, entraînant des retraits dépassant largement les volumes quotidiens habituels.

En parallèle, le réapprovisionnement des distributeurs reste souvent insuffisant ou irrégulier, notamment avant les week-ends et les longues périodes de repos, en raison de problèmes organisationnels ou d’un manque de prévision de la demande réelle. L’absence de systèmes performants pour analyser et anticiper les pics de retrait entraîne ainsi des lacunes dans la disponibilité de liquidités.

Les rapports locaux indiquent également que de nombreux distributeurs ne sont pas approvisionnés en quantités suffisantes durant les périodes de forte demande, accentuées par la fermeture des agences pendant les week-ends.

Un autre facteur, souvent négligé, est l’absence de petites coupures, comme le billet de 500 dinars, dans les distributeurs. Cela limite la capacité de retrait et donne l’impression que les machines sont vides, même lorsque des fonds sont disponibles.

Ce contexte met en lumière un double problème : la qualité des services bancaires et la capacité des banques à respecter le rythme de la transformation numérique, qui nécessite une infrastructure de liquidités flexible et efficace. La persistance de ces insuffisances, alors que l’État œuvre à la modernisation du système financier, impose une révision des mécanismes de gestion et de distribution de la liquidité pour assurer la continuité du service et renforcer la confiance des citoyens, surtout pendant les périodes critiques.

Par ailleurs, certaines politiques bancaires et mesures de régulation de la masse monétaire peuvent indirectement réduire la liquidité disponible dans les distributeurs, notamment dans le cadre d’une transition progressive vers les paiements électroniques.

Pour remédier à ce problème récurrent, les experts recommandent d’améliorer les systèmes de prévision des flux de liquidités, d’assurer un réapprovisionnement régulier et suffisant des distributeurs, de renforcer la coordination entre banques et sociétés de transport de fonds, et de diversifier les coupures disponibles.

Enfin, il est attendu que les banques publiques et privées en Algérie développent davantage leur offre digitale et encouragent les clients à utiliser les moyens de paiement électroniques, afin de réduire progressivement la pression sur les guichets et les distributeurs automatiques.

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