Le chômage atteint 80 % à Ghaza, deux ans après une guerre dévastatrice
Deux ans après le début de la guerre dévastatrice déclenchée contre la bande de Ghaza, les conséquences humaines et économiques sont dramatiques. Le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS) a révélé, dans un rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale des statistiques, que le taux de chômage dans la bande de Ghaza a atteint un niveau alarmant de 80 %, contre 34 % en Cisjordanie, portant le taux national à 50 %.
Selon le rapport relayé par l’agence de presse Wafa, ce sont environ 550 000 Palestiniens qui se retrouvent aujourd’hui sans emploi. Cette crise de l’emploi est directement liée à la destruction massive des infrastructures, à l’isolement économique imposé par l’occupation et à la restriction de la circulation des travailleurs palestiniens vers les territoires de 1948. Avant octobre 2023, près de 180 000 travailleurs palestiniens exerçaient dans ces territoires et contribuaient de manière essentielle à l’économie nationale.
Des secteurs économiques effondrés
L’impact économique est colossal. Selon le PCBS, plus de 85 % des infrastructures de la bande de Ghaza ont été détruites, paralysant la quasi-totalité des secteurs productifs. Les pertes sectorielles sont estimées comme suit :
- Secteur agricole, forestier et halieutique : -30 % (dont 94 % à Ghaza)
- Industries extractives, manufacturières, hydrauliques et électriques : -33 % (dont 94 % à Ghaza)
- Construction : -57 % (98 % à Ghaza)
- Services : -27 % (83 % à Ghaza)
Destruction massive de l’habitat et des infrastructures
Depuis le 7 octobre 2023, 192 812 bâtiments ont été visés dans la bande de Ghaza, dont 102 067 ont subi des dommages graves. Le nombre total de logements détruits, totalement ou partiellement, est estimé à plus de 330 500. Des installations essentielles à la vie quotidienne — écoles, universités, hôpitaux, lieux de culte, bâtiments publics — ont été ciblées, aggravant la crise humanitaire.
Les réseaux d’eau, d’électricité, d’assainissement et les terres agricoles ont été en grande partie anéantis, rendant la bande de Ghaza pratiquement inhabitable, selon les conclusions du PCBS.
En Cisjordanie aussi, des démolitions systématiques
La Cisjordanie occupée n’est pas épargnée. Rien que durant le premier semestre 2025, 380 opérations de démolition ont été enregistrées, visant 588 installations dont 322 habitations. À El Qods (Jérusalem-Est), 67 démolitions ont été recensées. Ces actions, dénoncées par la Commission de résistance au mur et aux colonies, visent à déplacer les Palestiniens de manière forcée, violant ainsi leur droit fondamental au logement.
Une catastrophe humanitaire chiffrée à plus de 1,5 milliard de dollars
Les premières évaluations indiquent que plus de 85 % des systèmes d’eau et d’assainissement de Ghaza sont hors service. Le coût estimé pour leur réhabilitation dépasse 1,5 milliard de dollars, ce qui met en lumière l’ampleur des destructions infligées à une population déjà sous pression depuis des années.
Le rapport du PCBS tire une sonnette d’alarme : au-delà de la crise humanitaire, c’est l’avenir économique et social de toute une population qui est compromis, dans un contexte où les violations du droit international et des droits humains se poursuivent sans relâche.
