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Vers une Algérie sans argent liquide d’ici 2028 : La Banque d’Algérie engage une profonde transformation numérique

La Banque d’Algérie poursuit sa modernisation à grande vitesse. Dans une récente déclaration à l’Agence de presse algérienne (APS), le Gouverneur Salah Eddine Taleb a dévoilé les grandes lignes d’une stratégie nationale ambitieuse : faire de l’Algérie une économie sans argent liquide à l’horizon 2028.

Cette transition s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale des paiements, orchestrée par le Comité national des paiements (CNP), installé en 2024. Présidé par le Gouverneur de la Banque d’Algérie, ce comité regroupe des institutions clés comme Algérie Poste, la Sûreté nationale, la Gendarmerie, la Direction générale de la sécurité intérieure et l’Association des banques et établissements financiers (ABEF).

Objectif : moderniser les moyens de paiement, suivre les innovations technologiques, et favoriser une digitalisation complète du système bancaire. « Il s’agit de bancariser les transactions économiques et d’instaurer une culture financière numérique à l’échelle nationale », a expliqué M. Taleb.

Pour accompagner cette mutation, une nouvelle loi monétaire et bancaire a été adoptée en 2023. Ce texte refonde en profondeur le cadre juridique du secteur financier en l’adaptant aux transformations technologiques mondiales. Il ouvre notamment le système de paiement à de nouveaux opérateurs, tels que les prestataires de services de paiement (PSP), les banques digitales, islamiques et d’affaires. Il introduit également la notion de monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

Selon le Gouverneur, cette réforme est une étape cruciale vers une économie plus moderne, inclusive et sécurisée. Plusieurs textes d’application ont d’ores et déjà été promulgués afin de réguler l’activité de ces nouveaux acteurs du secteur.

Parallèlement à ces réformes structurelles, la Banque d’Algérie s’attache à renforcer la résilience économique du pays. M. Taleb a souligné la solidité du modèle algérien, soutenu par une croissance hors hydrocarbures et une stabilité financière maîtrisée. Face aux chocs successifs – pandémie de Covid-19, instabilités géopolitiques – l’institution a pris des mesures rapides, telles que la baisse du taux directeur et l’assouplissement des normes prudentielles, pour soutenir les entreprises et stimuler l’économie.

En matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, l’Algérie a également franchi des étapes significatives. Sous l’égide du Comité de coordination nationale, un plan d’action conforme aux standards du GAFI (Groupe d’action financière) a été déployé. Ce dispositif a permis une refonte du cadre réglementaire, saluée par le Joint Group du GAFI. Une évolution qui pourrait aboutir à une sortie prochaine de l’Algérie de la liste de surveillance internationale.

Avec un arsenal juridique rénové, une politique monétaire proactive et une vision claire pour l’avenir numérique, la Banque d’Algérie pose les jalons d’une transformation en profondeur du paysage financier national. « L’objectif ne se limite pas à supprimer les espèces, mais à transformer durablement les comportements économiques et financiers. En 2028, les paiements électroniques devront être la norme pour tous, citoyens comme entreprises », a conclu Salah Eddine Taleb.

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