Sonatrach – Midad Energy : Un Accord Historique de 5,4 Milliards de Dollars pour le Développement du Bassin d’Illizi
Un nouveau cap vient d’être franchi dans l’histoire énergétique de l’Algérie. Le groupe public Sonatrach a signé avec l’entreprise saoudienne Midad Energy le plus important contrat gazier de type partage de production jamais conclu dans le pays, pour un montant global de 5,4 milliards de dollars. Cet accord stratégique marque l’entrée en force de Midad Energy dans l’amont gazier algérien, avec un projet d’envergure visant la récupération de près de 1 milliard de barils équivalent pétrole dans le bassin d’Illizi, à environ 100 km au sud d’In Amenas.
Un projet structuré en deux grandes phases
La première phase, d’un coût estimé à 288 millions de dollars, s’étalera sur 7 ans. Elle prévoit la réalisation d’études sismiques 2D et 3D ainsi que le forage de 13 puits destinés à évaluer les réserves existantes.
La seconde phase, bien plus ambitieuse, représente un investissement de 5,1 milliards de dollars. Elle comprendra le forage d’environ 60 puits supplémentaires et l’installation de quatre unités de compression, dont deux d’une capacité de 12 millions de m³/jour et deux autres de 8 millions de m³/jour.
Financement intégral par le partenaire saoudien
Selon le communiqué officiel de Sonatrach, l’intégralité du financement du projet sera assurée par Midad Energy, témoignant d’une confiance affirmée dans le potentiel énergétique algérien et dans l’environnement d’investissement du pays.
L’objectif est de récupérer, sur une période de 30 ans, 125 milliards de m³ de gaz naturel, 204 millions de barils d’hydrocarbures liquides, dont 103 millions de barils de GPL et 101 millions de barils de condensat.
Le projet adopte une approche fast-track, permettant une mise en production accélérée prévue à l’horizon 2033.
Un signal fort pour l’attractivité du secteur énergétique algérien
La signature de ce contrat intervient dans un contexte favorable à l’Algérie, qui s’efforce de relancer sa production d’hydrocarbures tout en attirant des investissements étrangers majeurs. Le PDG de Midad Energy North Africa, Cheikh Abdulelah Bin Mohammed Bin Abdullah Al-Aiban, a souligné que cet accord devrait « ouvrir de nouveaux horizons à l’investissement saoudien en Algérie ».
Outre sa portée économique, cet accord est également stratégique : il permettra à l’Algérie de renforcer son contenu local, avec une implication progressive des entreprises nationales dans la chaîne de valeur des hydrocarbures.
Le bassin d’Illizi au cœur des ambitions énergétiques
Cette région du sud-est algérien est devenue, ces dernières années, un pôle majeur du développement énergétique. Déjà ciblée par plusieurs projets dans le cadre du Bid Round 2024, le bassin d’Illizi attire de plus en plus d’acteurs internationaux. En juillet dernier, Sonatrach, TotalEnergies et QatarEnergy se sont vu attribuer la licence d’exploration du bloc Ahara, situé entre les bassins de Berkin et d’Illizi.
De son côté, l’italien ENI, après avoir acquis en 2023 les parts de BP dans le champ d’In Amenas, continue d’étendre sa coopération avec Sonatrach dans la région.
Une nouvelle ère pour le gaz algérien
Avec cet accord stratégique, l’Algérie confirme sa volonté d’exploiter au maximum son potentiel gazier dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique. Le partenariat avec Midad Energy ouvre une nouvelle ère de coopération énergétique sud-sud, et positionne l’Algérie comme un acteur incontournable dans l’approvisionnement énergétique de demain.
