Accord de cessez-le-feu à Ghaza : l’urgence de sauver une population menacée par la famine
À la suite de l’annonce d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, une lueur d’espoir renaît pour des centaines de milliers de Palestiniens ayant enduré deux années d’agression et de blocus. Confrontée à une crise humanitaire extrême et à une famine aiguë, la population attend désormais des actions concrètes de la communauté internationale pour organiser une aide massive et rapide.
Les Nations unies et les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme : sans un accès humanitaire élargi, sans la sécurité des convois et sans une levée effective des obstacles imposés par l’occupant, la famine risque de continuer à faire des ravages. L’ONU appelle à l’ouverture immédiate de nouveaux points de passage, à l’entrée sans restriction des marchandises essentielles et à la délivrance accélérée de visas pour le personnel humanitaire.
Depuis le début du cessez-le-feu, environ 250.000 personnes ont regagné la ville de Ghaza, et quelque 200.000 autres sont retournées dans les zones nord, auparavant qualifiées de « très dangereuses » par l’armée israélienne. Le flux de civils retournant vers leurs habitations ne cesse de croître, malgré les destructions et les risques persistants. Face à cette réalité, un plan urgent de distribution de nourriture et de services médicaux devient indispensable.
Des milliers de tonnes d’aide en attente
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a salué l’accord comme une opportunité cruciale pour intensifier la réponse humanitaire. L’organisation prévoit d’acheminer plusieurs centaines de camions par jour dans les 60 premiers jours du cessez-le-feu. Tom Fletcher, coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a révélé que 170.000 tonnes de fournitures humanitaires – dont de la nourriture et des médicaments – sont prêtes à être livrées, tandis que d’autres convois sont en cours d’acheminement.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de son porte-parole Christian Lindmeier, a exigé l’ouverture immédiate de tous les points de passage disponibles pour faciliter les évacuations médicales d’urgence et rétablir les soins essentiels. Il a aussi appelé à des financements flexibles pour répondre rapidement aux besoins sur le terrain.
L’UNRWA, acteur humanitaire incontournable
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), pilier de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, est prêt à intervenir. Juliette Touma, directrice de la communication de l’agence, a indiqué que 6.000 camions chargés de fournitures humanitaires sont prêts à entrer dans l’enclave depuis la Jordanie et l’Égypte. Elle a cependant dénoncé le blocage persistant imposé par l’entité sioniste, qui entrave l’accomplissement de cette mission humanitaire.
Mme Touma a également souligné l’urgence de relancer le système éducatif, notant que 660.000 enfants n’ont plus accès à l’école depuis près de deux ans, dont la moitié étaient scolarisés dans des établissements gérés par l’UNRWA avant le début de l’offensive en octobre 2023.
Un appel à la mobilisation internationale
Face à l’ampleur de la crise, l’ONU appelle les dirigeants du monde à soutenir activement les opérations de secours et à garantir les conditions nécessaires à leur déploiement. « Il est urgent de réhabiliter les infrastructures pour permettre le relèvement », a insisté le porte-parole onusien Stéphane Dujarric lors d’un point de presse. Il a également mis l’accent sur le rôle du secteur privé dans la reconstruction.
Après deux années de guerre et de siège, la population de Ghaza attend désormais bien plus que des paroles. L’heure est à l’action : il faut tout mettre en œuvre pour que l’accord de cessez-le-feu soit suivi d’un véritable pont humanitaire capable de sauver des vies et de redonner espoir à un peuple meurtri.
