Funérailles d’Ahmed Taleb Ibrahimi : hommage solennel à un diplomate d’exception

C’est dans une atmosphère empreinte d’émotion et de recueillement que les funérailles d’Ahmed Taleb Ibrahimi, figure emblématique de la diplomatie algérienne, se sont déroulées ce lundi au cimetière Sidi M’hamed à Alger. Le dernier adieu à l’ancien ministre des Affaires étrangères a rassemblé un large éventail de personnalités politiques, institutionnelles et intellectuelles, témoignant de l’estime que portaient tous les courants du pays à cet homme d’État.

Parmi les présents figuraient le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, le directeur général de la Sûreté nationale Mohamed Badaoui, le wali d’Alger Abdelnour Rabhi, ainsi que de hauts cadres du ministère de la Défense nationale. Une foule nombreuse, composée de responsables actuels et d’anciens hauts responsables, s’est jointe à la cérémonie, marquée par la gravité et la solennité.

Le rassemblement a également vu le retour de nombreuses figures politiques restées longtemps à l’écart de la scène publique. D’anciens Premiers ministres tels que Moulood Hamrouche, Ali Benflis et Aymen Benabderrahmane, ainsi que les ex-chefs de la diplomatie Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, ont tenu à rendre hommage à celui qu’ils considèrent comme l’un des derniers grands artisans de la politique algérienne post-indépendance.

Ahmed Taleb Ibrahimi, dont le parcours s’étend de la lutte pour l’indépendance aux années noires de la décennie 1990, a laissé derrière lui une image de sage conciliateur. Ses prises de position pour le dialogue et la réconciliation, à l’opposé d’une approche strictement sécuritaire, ont marqué les esprits. Pour beaucoup, il incarnait une vision apaisée et nationale de la politique.

Des figures retraitées de la scène politique, parfois visiblement affaiblies par l’âge, ont tenu à faire le déplacement, telles que Daho Ould Kablia, Mustapha Lahbiri ou encore Abdelhafid Alahoum. Tous sont venus saluer une dernière fois un homme dont le nom reste associé aux valeurs d’intégrité, de modération et de service à la nation.

Malgré la douleur et le deuil, l’atmosphère était celle d’un hommage unanime, au-delà des clivages idéologiques. Le silence qui régnait parmi les officiels, entrecoupé de rares échanges feutrés, traduisait le respect et la gravité du moment. Sollicité par des journalistes, Moulood Hamrouche, proche du défunt, a poliment décliné tout commentaire, préférant garder pour lui le souvenir intime de cette relation particulière.

Avec la disparition d’Ahmed Taleb Ibrahimi, l’Algérie perd l’un de ses derniers diplomates de l’ancienne école, dont l’engagement et la stature continuent d’inspirer respect et admiration.

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