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Gazoducs vs GNL : l’Algérie maintient sa position stratégique sur le marché gazier européen

Alors que le marché gazier européen poursuit sa reconfiguration profonde en 2025, marquée par le recul du gaz russe et la montée en puissance du GNL américain, l’Algérie tire son épingle du jeu. Selon le site spécialisé El Taqa, le pays a réussi à conserver sa place de deuxième fournisseur de gaz sec de l’Union européenne, avec une part de marché stable de 20%, derrière la Norvège.

Une hausse des exportations dans un marché en contraction

Malgré une baisse globale de 9% des importations de gaz par gazoduc en Europe, tombées à 96 milliards de m³ entre janvier et août 2025 (contre 106 milliards l’année précédente), l’Algérie affiche une progression de 2% de ses exportations sur la même période. Cette performance contraste avec le recul observé chez d’autres fournisseurs comme la Russie, la Libye ou l’Azerbaïdjan.

Cette hausse est notamment portée par :

  • Une augmentation de 3% des livraisons vers l’Espagne via Medgaz ;
  • Une légère progression de 1% des volumes vers l’Italie via le Transmed.

Une stabilité stratégique dans un paysage en mutation

La sortie progressive de la Russie du marché gazier européen, accentuée par les sanctions et la fin du transit via l’Ukraine, conjuguée à la montée en puissance du GNL américain, redessine l’équilibre des forces en matière d’énergie sur le continent.

Dans ce contexte, l’Algérie fait figure d’exception : elle maintient ses volumes d’exportation par gazoducs et s’inscrit dans la logique européenne de diversification des sources d’approvisionnement, en combinant gazoducs et GNL.

L’accord gazier avec l’Allemagne : une nouvelle étape en 2026

La position algérienne devrait encore se renforcer dès 2026, avec l’entrée en vigueur de l’accord gazier signé avec l’Allemagne. Ce partenariat prévoit l’approvisionnement de Berlin à hauteur de 8 milliards de m³ annuels, répartis entre GNL et gazoduc via Transmed. Un projet qui consolidera la place de l’Algérie comme acteur clé dans la sécurité énergétique de l’Europe, notamment en période de transition énergétique.

L’Europe tourne la page du gaz russe

Le retrait progressif de la Russie s’accélère : depuis janvier, le gazoduc Brother Wood, principale artère russe vers l’Europe, est à l’arrêt suite au refus de l’Ukraine de prolonger le contrat de transit. Et vendredi dernier, la Commission européenne a franchi un nouveau cap en interdisant le renouvellement des contrats de GNL russe, qui expireront en janvier 2026.

Ces mesures profitent directement aux États-Unis, devenus le principal fournisseur de GNL, et laissent une fenêtre stratégique à des pays comme l’Algérie pour consolider leurs parts de marché dans un environnement plus compétitif, mais aussi plus ouvert à la diversification.


Conclusion : Dans un marché européen en pleine mutation, l’Algérie fait preuve de résilience et de stabilité. Grâce à ses infrastructures gazières fiables, à des relations renforcées avec ses partenaires européens, et à une vision tournée vers l’avenir, elle se positionne comme un fournisseur incontournable et stratégique pour l’Europe post-russe.

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